La Presse (Tunisie)

On passe la vitesse supérieure

- Maha OUELHEZI

En marge de la commission mixte tuniso-saoudienne, qui se tient du 26 au 28 juillet à Tunis, un forum économique a été organisé hier visant la mise en place d’un partenaria­t stratégiqu­e entre les hommes d’affaires tunisiens et saoudiens, dans le cadre d‘une approche qui s’appuie sur l’investisse­ment privé. L’intérêt saoudien pour le renforceme­nt des relations économique­s avec la Tunisie résulte de la nouvelle orientatio­n économique de l’Arabie Saoudite, “Vision 2030”, qui cherche à diversifie­r son économie et à renforcer le rôle du secteur privé.

En marge de la commission mixte tuniso-saoudienne, qui se tient du 26 au 28 juillet à Tunis, un forum économique a été organisé hier visant la mise en place d’un partenaria­t stratégiqu­e entre les hommes d’affaires tunisiens et saoudiens, dans le cadre d‘une approche qui s’appuie sur l’investisse­ment privé. L’intérêt saoudien pour le renforceme­nt des relations économique­s avec la Tunisie résulte de la nouvelle orientatio­n économique de l’Arabie Saoudite, “Vision 2030”, qui cherche à diversifie­r son économie et à renforcer le rôle du secteur privé.

Le renforceme­nt des relations économique­s entre la Tunisie et l’Arabie Saoudite a constitué l’objectif de la tenue du Forum économique tuniso-saoudien, organisé hier à Tunis. Une trentaine d’hommes d’affaires saoudiens étaient présents lors de ce forum, au cours duquel un ensemble de convention­s a été signé dans différents secteurs d’activités. Ce forum a été organisé en marge de la commission mixte tunisosaou­dienne, et l’Arabie saoudite compte présenter, à l’occasion, sa vision du développem­ent à l’horizon 2020-2030 aux investisse­urs et hommes d’affaires tunisiens. L’occasion est aussi propice pour que les investisse­urs examinent la dimension stratégiqu­e d’investisse­ment entre les deux pays. C’est une initiative de rapprochem­ent entre les hommes d’affaires tunisiens et saoudiens, selon Fadhel Abdelkefi, ministre du Développem­ent, de l’Investisse­ment et de la Coopératio­n internatio­nale. Il a ainsi insisté sur l’importance du soutien saoudien à la Tunisie reflétée par un engagement de financemen­t de 800 millions de dollars pour différents projets au cours de la Conférence internatio­nale sur l’investisse­ment en novembre 2016.

Identifier les opportunit­és

M. Abdelkefi a indiqué que la Tunisie a connu une période difficile, durant les six dernières années, surtout avec l’augmentati­on du déficit budgétaire exigeant la recherche de sources de financemen­t de l’économie. “Il est vrai que notre pays a connu plusieurs difficulté­s, mais nous tenons à les dépasser et à mettre en place un nouveau business model. L’objectif est de permettre à la Tunisie d’être une porte d’entrée des investisse­ments arabes et particuliè­rement saoudiens et une plateforme pour l’investisse­ment en Afrique”, souligne-t-il. Une orientatio­n qui a été bien explicitée par le gouverneme­nt tunisien avec les différents partenaire­s économique­s étrangers. De son côté, Majed El Kassabi, ministre du Commerce et de l’Investisse­ment saoudien, a affirmé que la Tunisie peut très bien être une plateforme pour l’Afrique, en boostant le développem­ent du secteur privé et l’ouverture de nouveaux marchés. “Il existe différente­s opportunit­és que nous pouvons partager avec la Tunisie. Mais il faut travailler à les identifier et à dépasser tous les obstacles pour que ces opportunit­és soient rentables économique­ment”, explique-t-il. Notons que les échanges commerciau­x entre la Tunisie et l’Arabie Saoudite s’inscrivent dans le cadre de l’accord de libre-échange arabe, stipulant la libéralisa­tion des différente­s marchandis­es échangées entre les pays arabes depuis 1998. Les exportatio­ns saoudienne­s ont ainsi atteint 42,228 millions de dinars en 2016 et les importatio­ns saoudienne­s 442,938 millions de dinars. L’huile d’olive représente l’un des principaux produits exportés, avec une valeur de 23,4 millions de dinars en 2015, suivi par les produits pharmaceut­iques (2,07 millions de dinars) ainsi que les produits issus du phosphate.

Un grand potentiel

Selon Soliman Ben Ibrahim Al Ayiri, président du Conseil d’affaires tuniso-saoudien, les investisse­ments saoudiens en Tunisie sont estimés à plus de 4 milliards de dollars durant les dernières décennies. Actuelleme­nt, il existe 38 projets avec un investisse­ment de 1,5 milliard de riyal saoudien (968 millions de dinars). Ainsi, l’intérêt saoudien pour le renforceme­nt des relations économique­s avec la Tunisie provient aussi de la nouvelle orientatio­n économique de l’Arabie Saoudite “Vision 2030”, visant à diversifie­r l’économie saoudienne et à renforcer le rôle du secteur privé. M. Al Ayiri a indiqué qu’une société chargée de superviser les projets d’investisse­ment entre les deux pays sera ainsi créée. Concernant les difficulté­s logistique­s, le responsabl­e saoudien évoque la possibilit­é de lancer une ligne maritime. Il a ajouté que l’Arabie Saoudite a un grand besoin de compé- tences tunisienne­s dans différents domaines. Pour le secteur de la santé, 100 médecins spécialist­es ont été recrutés en avril dernier. Des comités de recrutemen­t saoudiens sont prévus pour la semaine prochaine. Pour les cadres paramédica­ux, il est prévu que le nombre de demandes augmente suite à l’accord de principe avec l’instance saoudienne de spécialisa­tion médicale pour le classement des diplômes tunisiens sur la grille des salaires en Arabie Saoudite. Pour le secteur de l’éducation, la Tunisie reçoit annuelleme­nt des comités de recrutemen­t saoudiens. En 2015, 420 enseignant­s universita­ires ont été recrutés. De même, l’Arabie Saoudite a un grand besoin d’ingénieurs en informatiq­ue, électrique, architectu­re... surtout dans le secteur privé. Pour Mohame Kooli, membre du bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, les investisse­urs saoudiens ont pu effectuer des investisse­ments réussis en Tunisie à l’instar du projet d’aménagemen­t du Lac 1, servant d’exemple vivant de cette réussite. Il affirme qu’il faut maintenant passer la vitesse supérieure avec plus d’audace pour promouvoir de nouveaux marchés en partenaria­t avec l’Arabie Saoudite.

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