La Presse (Tunisie)

La fraîcheur intacte

Une de ces soirées particuliè­res de la 53e édition du festival internatio­nal de Hammamet avec un public à remonter le temps.

- Souad BEN SLIMANE

C’était mardi dernier dans la section In door. Le public, venu nombreux, a accueilli chaleureus­ement Adnane Chaouachi, un de nos chanteurs les plus tunisiens. Ce dernier qui ne compose et chante que ce qui lui tient à coeur, qui a su imposer son style et qui contrairem­ent à beaucoup d’autres ne s’est jamais pris le vertige du futur, a honoré. A aucun moment, de «Rayhane» , «Ha eddinia bili fiha», à « ainak» , on n’a senti le «ronron». Ces chansons ont toujours autant de succès. Elles représente­nt une certaine qualité dont on a, hélas, perdu la trace. Dommage qu’un tel artiste passe en vedette américaine et dommage que cette dernière finisse la partie avec une chanson qui ne lui appartient pas. Il s’agissait de « Ya dhalimni» d’Oum Kalthoum, tombée comme un cheveu sur la soupe. Mais lors d’un point de presse, Adnane s’est défendu en déclarant que dans tous ses concerts il se doit de rendre hommage aux grands. Ce passionné du tarab a par la suite cédé la place à Houyem Younes, la vedette en titre. Cette dernière a préparé un programme bien ficelé. Elle a ouvert le bal avec de nouvelles chansons. La première était composée par Lotfi Bouchnaq. Puis, elle a fait le tour des différents genres de musique arabe en interpréta­nt d’autres chansons signées par l’Algérien Fadhel Noubli et le Saoudien Hassen Abdallah. Elle a même proposé une de ses propres com- positions. Mais pendant tout ce temps, le public ne cessait de réclamer la chanson pour laquelle, visiblemen­t, il a pris la peine de se déplacer : «Taalaka kalbi bi… » qui colle à la peau de Houyem Younes depuis son premier concert en Tunisie en 1970. Mais la chanteuse libanaise, qui en a vu des publics, a su accrocher jusqu’au bout de son programme de nouveautés. Et pour satisfaire les nostalgiqu­es, elle a réuni tous ses anciens tubes en cocktail signé Ely Chouiri. La chanson tant attendue a encore fait vibrer les gradins. Tout le monde a dansé et tout le monde a chanté en choeur avec Houyem qui aime se faire appeler «Houyem Tounès». Pour finir, celle-ci a fait cadeau à ses «compatriot­es» d’une chanson où elle rend hommage à toutes les régions de la république. Ceci étant, on ne s’attendait vraiment pas à voir autant de jeunes parmi les spectateur­s. Les chansons et leur interprète n’ont pris aucune ride. Le public non plus. Mais si cette soirée du mardi 25 juillet 2017 a réussi, c’est en grande partie grâce à l’orchestre dirigé par Mohamed Lassoued. Mention spéciale à la troupe nationale de musique.

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