les horizons africains d’une initiative de paix
LES pourparlers interlibyens se poursuivent en vue de sortir de la crise et tourner définitivement la page de la guerre : guerre contre le terrorisme tout autant que guerre civile où les allégeances tribales et idéologiques ont provoqué un formidable et tragique imbroglio qui dure depuis l’effondrement du régime de Gueddafi en février 2011...
Depuis hier, une nouvelle session de discussion a été ouverte à Tunis. Elle confirme l’engagement tunisien à faciliter le processus de cristallisation d’un consensus entre les différentes parties du conflit, tel qu’il avait été proclamé à Tunis en février dernier à travers l’initiative tripartite qui associe l’Algérie et l’Egypte.
La démarche part de l’idée que ce sont les pays voisins — ceux qui subissent le plus les conséquences de l’instabilité — qui ont le plus de légitimité à pousser vers une résolution de la crise. Et ce principe a été réaffirmé lors de la récente réunion de Brazzaville, organisée à l’initiative de l’Union africaine, qui avait épinglé la multiplication des intervenants dans le dossier libyen et rappelé la nécessité de préserver le rôle central de l’ONU comme garant du processus.
Rappelons que cette réunion, lors de laquelle il avait justement été convenu que des négociations auraient lieu à Tunis, a réaffirmé l’implication de la communauté des pays africains dans la recherche d’une solution. L’Union africaine n’avait pas à être un spectateur passif, ou même tièdement actif. A ce titre, elle se devait d’appuyer toute action de médiation, en particulier si elle émanait d’un de ses pays membres.
Cela signifie donc que l’initiative tunisienne, qui exprime dans un premier temps le souci de rétablir les conditions de la paix et de la concorde au sein d’un pays voisin, élargit son champ de légitimité, car, tout en observant la règle de neutralité à laquelle elle s’est engagée vis-à-vis des parties en présence, elle donne corps à l’espoir que le continent africain puisse devenir un jour, à travers ses membres, une puissance de résolution des crises.
Au-delà de la Libye et de la possibilité d’y faire prévaloir un jeu politique apaisé, l’enjeu est donc de promouvoir une vocation de la communauté africaine à dépasser les conflits — si nombeux encore sur le continent — et à ouvrir des perspectives de partage démocratique du pouvoir et de travail commun au service de la prospérité des populations.
Il s’agit d’une mission importante, exaltante, dans laquelle le pays se trouve engagé sans que nombre de nos concitoyens n’en aient vraiment conscience.
Indiquons pour finir que les négociations de Tunis interviennent après l’annonce par l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye d’une feuille de route devant les Nations unies. C’était le 20 septembre, et il fut question d’une dynamique de paix à instaurer, avec une nouvelle Constitution à entériner par les Libyens, puis des élections libres.
au-delà de la libye et de la possibilité d’y faire prévaloir un jeu politique apaisé, l’enjeu est de promouvoir une vocation de la communauté africaine à dépasser les conflits et à ouvrir des perspectives de partage démocratique du pouvoir et de travail commun au service de la prospérité des populations