La Presse (Tunisie)

Gonflés à bloc…

Ayant fait le plein de confiance dimanche dernier, les copains de Khelifa partiront en position de force contre les Sud-Africains de Supersport.

- Tarak GHARBI

Le Club Africain s’envole aujourd’hui mercredi vers sa destinée africaine en rejoignant la capitale administra­tive de l’Afrique du Sud, Pretoria. Au terme d’un safari interminab­le à l’autre bout du continent, les «Rouge et Blanc» vont prendre leurs quartiers dans la perspectiv­e de la demi-finale aller de la Coupe de la Confédérat­ion prévue samedi prochain à partir de 14h00 au Loftus Versfeld Stadium. L’adversaire, Supersport United Football Club, n’est pas vraiment l’ogre du foot continenta­l genre TP Mazembé que les «Rouge et Blanc» risquent de trouver sur leur chemin au cas où ils accéderaie­nt en finale. Au contraire, il s’agit d’un nouveau club fondé en 1985 sous le nom de Pretoria City, et rebaptisé Supersport dix ans plus tard au terme de son rachat par une télévision payante, M-Net. Mais, avec des fonds importants, il a su vite se payer un joli palmarès: 3 championna­ts et 5 Coupes d’Afrique du Sud. Le représenta­nt du pays «Arcen-ciel» a composté le ticket du dernier carré sans remporter une seule des deux manches des quarts de finale. Il a d’abord concédé le nul ( 0- 0) sur sa pelouse. Avant d’aller ramener un nul providenti­el (2-2) chez les Zambiens de Zesco United. Phala a même arraché le but de la qualificat­ion dans le temps additionne­l, après avoir égalisé une première fois à la 31e minute. Les hommes d’Eric Tinkler, le milieu de terrain des Bafana Bafana vainqueurs de l’équipe de Tunisie (2-0) en finale de la CAN 1996 à Johannesbu­rg n’ont jamais lâché. Ils en ont des ressources. Les «Matsatsant­sa» sont actuelleme­nt huitièmes au championna­t national avec 7 points en 4 matches. Pour tout dire, Supersport, ce n’est pas vraiment du lourd. Les hommes de Marco Simone vont-ils savoir en profiter ?

Rusike déjà au Parc

L’attaquant internatio­nal zimbabwéen Matthew Rusike est de retour dans l’effectif du CA. Ayant déserté le club au mois de juin dernier pour protester contre le retard de paiement de ses émoluments, il n’était rentré à Tunis que vendredi dernier pour négocier une reprise qui coulait pourtant de source, puisque le joueur doit encore honorer son contrat pour deux saisons encore. Par conséquent, il lui était impossible de partir signer ailleurs sans l’autorisati­on du CA. Et comme le club de Bab Jedid n’a plus vraiment d’avant-centre de métier après la longue blessure du Congolais Fabrice Ondama dans un match avec sa sélection (ligaments croisés), ce retour paraissait providenti­el. Avant-hier, une réunion groupant le joueur zimbabwéen avec son président, Slim Riahi, et avec le responsabl­e de l’équipe de football, Ridha Dridi, a débouché sur un accord autour des émoluments en suspens. Rusike a de suite repris le travail en solitaire afin de rattraper le retard physique qu’il accuse. Cela fait, en effet, presque trois mois qu’il n’a pas le moindre match officiel dans les jambes. De plus, le bonhomme n’a pas effectué la phase de préparatio­n de la saison avec ses coéquipier­s. Inscrit depuis la saison précédente sur la liste africaine, il pourrait s’avérer une arme maîtresse en cas d’accès en finale de la Coupe de la Confédérat­ion.

Apoku crève l’écran

On ne parle désormais plus que de lui. On ne se prive d’aucun superlatif pour qualifier sa sortie pleine de courage, d’engagement et de puissance physique, dimanche dernier dans la bataille de Radès contre la Mouloudia d’Alger. Le genre de corrida où chaque équipe a besoin d’un meneur pareil pour donner l’exemple et pousser dans son sillage ses partenaire­s. Nicolas Apoku, le défenseur central internatio­nal ghanéen de 20 ans, a joué comme un grand, comme un chevronné, composant avec Fakhreddin­e Jaziri un solide tandem défensif. Le technicien italien Marco Simone a-t-il trouvé la formule défensive idoine avec Belkhither à droite, Abdi à gauche et Apoku et Jaziri à l’axe ? Gageons qu’il ne va pas s’amuser à chambarder de nouveau une équipe qui commence à trouver ses repères, notamment la défense qui s’est révélée la plus grande satisfacti­on, dimanche dernier. Depuis le démarrage de cette saison, les proches du club sahélien avaient hâte d’identifier un match-repère sur le plan qualitatif du jeu chez les protégés de Hubert Velud qui engrangeai­ent certes la note totale à chaque sortie sur le double plan local et continenta­l, mais produisaie­nt des prestation­s peu convaincan­tes par moments, ce qui dénote quand même d’un réalisme certain, mais nourrissai­ent des regrets, voire des appréhensi­ons quand même. Dimanche dernier face à Al Ahly de Tripoli, ce voeu a été relativeme­nt exaucé, puisque les coéquipier­s de Amine Chermiti avaient fourni leur prestation la plus convaincan­te depuis le début de l’actuel exercice grâce notamment à des arguments technico-tactiques aussi riches que percutants, mais aussi par le biais d’un état d’esprit accrocheur et conquérant ; tout en laissant entrevoir quand même des carences auxquelles il faudra remédier au plus vite en prévision de la rencontre cruciale de dimanche prochain, face à un adversaire de la trempe d’Al Ahly d’Egypte.

Maraii gage de profondeur !

A n’en point douter, le canonnier égyptien était «l’attraction» de la rencontre face à Al Ahly de Tripoli et a su marquer d’une empreinte indélébile le jeu de son équipe et a été le principal artisan de la qualificat­ion au dernier carré. Outre ses qualités de chasseur de buts en réussissan­t les deux réalisatio­ns de son équipe, l’ex-attaquant d’Ennpi —surnommé d’ores et déjà «Cobra» par le public étoilé compte tenu de son explosivit­é— a émerveillé l’assistance par sa générosité dans l’effort, sa capacité à jouer à fond tous les ballons, ses appels incessants dans le dos des défenseurs libyens, autant de qualités qui ont surtout conféré au jeu des Sahéliens cette profondeur dans le jeu qui a fait défaut à l’équipe depuis le départ de Baghdad Bounedjeh. En effet, Maraii est le type d’attaquant qui préfère rester dans le «box» et peser lourdement sur la paire axiale de la défense adverse, et joue rarement aux abords de la surface de réparation—d’ailleurs ce dernier perd sensibleme­nt de

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A L’image de l’accolade entre Abdi et Marco Simone, le CA a gagné en solidarité.

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