La Presse (Tunisie)

Haftar en visite à Rome

La ministre de la Défense italienne a accueilli, hier, le maréchal Khalifa Haftar

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AFP — L’homme fort de l’est de la Libye, le maréchal Khalifa Haftar, a été reçu hier à Rome par un ministre italien, renforçant encore davantage la stature internatio­nale de l’opposant numéro un au gouverneme­nt d’entente nationale, basé à Tripoli. Le maréchal Haftar, arrivé hier soir à Rome selon les médias libyens, a été reçu en fin d’après-midi par la ministre de la Défense italienne, Roberta Pinotti, selon des images de la télévision RAI. Rien n’a filtré de cet entretien, qui pourrait être suivi selon certains médias italiens par une rencontre avec le ministre de l’Intérieur Marco Minniti. Ce dernier avait déjà rencontré le maréchal Haftar à Benghazi en Libye, début septembre. Cette rencontre avait été alors interprété­e par les médias et les experts italiens comme le signal important d’une détente entre les autorités italiennes et l’homme fort de l’est libyen. L’Italie, ancienne puissance coloniale, est le plus important soutien en Europe du gouverneme­nt d’entente nationale (GNA) de Fayez Al-Sarraj, reconnu par la communauté internatio­nale, mais dont l’autorité est rejetée par le maréchal Haftar, à la tête d’une force autoprocla­mée, l’Armée nationale libyenne (ANL). Mais l’arrivée début 2017 à la tête du ministère de l’Intérieur de l’ancien responsabl­e des services secrets italiens, Marco Minitti, architecte de la politique migratoire italienne, avait «rééquilibr­é le jeu» en faveur du maréchal Haftar, a expliqué à l’AFP Mattia Toaldo, spécialist­e de la Libye auprès de l’European Council on Foreign Relations. L’homme fort de l’est de la Libye, qui contrôle une grande partie des zones pétrolifèr­es libyennes où travaille notamment la compagnie italienne ENI, a toujours été considéré par les services secrets italiens comme un partenaire indispensa­ble dans la crise libyenne, a ajouté cet expert. Réunis fin juillet à l’initiative de la France à la Celle-Saint-Cloud, en région parisienne, MM. AlSaraj et Haftar avaient accepté — sans la signer — une feuille de route sur un cessez-le-feu et l’organisati­on d’élections l’année prochaine. Les chefs de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, et britanniqu­e, Boris Johnson, se sont déjà rendus pendant l’été dans ce pays livré au chaos depuis la chute du colonel Kadhafi en 2011. Début septembre, c’était au tour du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, de se rendre en Libye, où il avait aussi rencontré le maréchal Haftar.

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Khalifa Haftar lors d’une conférence de presse

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