La Presse (Tunisie)

La recette du chef!…

Le réalisme, la main de fer vis-à-vis de quelques stars, le changement de tactique, la régularité de Msakni et Ben Amor ont permis à la sélection de se rapprocher de Moscou. On attend quand même de corriger certains défauts

- R.E.H.

Nous sommes logiquemen­t qualifiés au Mondial russe. Ce n'est pas encore officiel et en football, le terrain réserve toujours de mauvaises surprises. Mais en même temps, on n'imagine pas que la sélection tunisienne va caler contre la Libye à Radès, et que quelque chose d'inattendu va se produire. Après le retour miraculeux et chanceux en deux minutes contre la RDC, et la brillante victoire contre la Guinée à Conakry, le plus dur a été franchi. En attendant ce match décisif contre la Libye à Radès, on peut dire que la sélection de Maâloul a fait un pas en avant et qu'elle s'est améliorée, sans être exempte de reproches. En plus d'un mois, les équipiers d'Amine Ben Amor auront passé l'écueil de la RDC (victoire et nul en quatre jours) et la Guinée. Ils ont pu capitalise­r les 6 points précieux hérités de Kasperczak et foncer vers le Mondial. On peut discuter largement les choix de Maâloul, et le rendement de certains joueurs, mais le fait est là : la sélection a bien géré son parcours.

Ossature stable

L'un des facteurs qui expliquent la réussite de la sélection est sans doute la stabilité de son ossature. Et même si on remonte vers les temps de Kasperczak, on va trouver que l'ossature demeure stable et complément­aire. Maâloul a changé la façon de jouer de la sélection en passant du 4-2-3-1 au 4-3-3, il a beaucoup moins compté sur Seliti et Khazri, mais en même temps, Ben Amor, Sassi, Nagguez, A. Maâloul, Syam Ben Youssef, M'sakni et Khénissi forment encore cette ossature dure et stable qui a pu conserver ses qualités et surtout son savoir-réagir dans les moments pénibles des matches. Ce groupe de 7 joueurs, en attendant le retour de Abdennour (a-t-il encore sa place ou finalement son poids dans les vestiaires reste intact?), s'impose et ne devra pas être changé. Maâloul l'a dit clairement, son ossature va être là pendant les prochains matches et pas question de la chambarder. Dans chaque sélec- tion, on a un noyau dur qui tire vers le haut. Et ce n'est pas facile (intelligen­t) de le changer.

Améliorer l’attitude défensive

On a beaucoup parlé des vertus de la sélection de Maâloul, telles que la réactivité, la forme resplendis­sante de Msakni et Ben Amor, le réalisme, les qualités offensives et la discipline des stars de l'équipe (qui, semble-t-il, ont plus d'entente avec Maâloul qu'avec Kasperczak). Il y a une améliorati­on indiscutab­le dans la façon de jouer et surtout dans la gestion des matches. L'équipe joue un football généreux, fougueux et basé sur l'effort individuel. Avec un Msakni qui n'a jamais été autant déterminan­t (c'est le seul créateur de la sélection, Seliti et Khazri sont relégués à un statut de remplaçant), et un Ben Amor qui rappelle l'époque des milieux récupérate­urs buteurs, la sélection peut aller encore loin. Sauf qu'il y a encore beaucoup à faire pour que la sélection aille au Mondial avec des arguments solides. Nous ne sommes pas encore au top de la forme, et certaineme­nt que le niveau des équipes qui disputent le Mondial va être supérieur à celui de la RDC et de la Guinée. Le point qui demeure, à notre avis, préoccupan­t est sans doute l'équilibre défensif. Nous commettons beaucoup d'erreurs face à toutes les sélections qu'on a rencontrée­s. Parfois, le milieu de terrain, pourtant renforcé par trois récupérate­urs, n'aide pas à protéger un axe qui cale devant des joueurs techniques (les buts de la RDC et de la Guinée). Sans défense, on n'aura pas la chance de progresser. Une meilleure attitude défensive est indispensa­ble.

Humilité...

Nous ne sommes pas encore qualifiés au Mondial. Par correction, par respect pour l'adversaire, on doit fêter la qualificat­ion après le match de Radès. Notre sélection a besoin en ce moment d'une grande dose d'humilité et de modestie. Sélectionn­eur, dirigeants et joueurs doivent se rap- peler que le football ne fait pas de cadeaux à ceux qui tombent dans la prétention et l'excès de confiance. Nous avons une bonne équipe, nous avons des joueurs aguerris et un sélectionn­eur qui a «compris» comment gérer les vestiaires et motiver les joueurs, mais il faudra se rappeler que le chemin est encore long. La qualificat­ion au Mondial n'est pas un objectif : ce qu'on attend, c'est une sélection qui va gagner un ou deux matches et qui va se qualifier pour le second tour. Pour ce faire, il faudra être humble et se dire que le meilleur reste à venir.

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(Ph. M. HMIMA) La Russie est à un pas : c’est une réussite collective où Maâloul et Okbi ont bien géré le parcours. Msakni, Sassi et Ben Amor ont été précieux et généreux, à l’image d’une sélection qui doit mieux soigner la défense
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