Succession effrénée de directeurs
Dans le prestigieux collège Sadiki, la multiplication des responsables depuis 2011 a déstabilisé le bon fonctionnement de la vie scolaire et administrative de l’établissement.
La Journée mondiale de l’enseignant a été célébrée le 5 octobre par le ministère de l’Education. Les commissariats régionaux à l’Education (CRE) ont organisé des manifestations destinées, généralement, à rendre hommage à quelques instituteurs ou professeurs. Le CRE de Tunis I n’a pas dérogé à la règle. La commissaire régionale a choisi le Collège Sadiki pour « honorer » des membres de la famille éducative. Le choix de l’établissement n’est pas fortuit. Sadiki, il est vrai, est une institution qui avait son nom et son renom. De plus, la commissaire, nouvellement désignée à la tête du CRE de Tunis I,y a passé quelques mois en tant que directrice. Rappelons que le CRE de Tunis I n’a pas un palmarès reluisant au niveau des résultats scolaires. Son classement au bac 2017 n’est que 6e avec 40,97% de taux de réussite contre 53,29% pour Sfax I. La situation n’est guère plus satisfaisante dans le prestigieux collège Sadiki. La multiplication effrénée des responsables depuis 2011 n’a pas arrangé les choses. Les directeurs succèdent les uns aux autres au point que l’on compterait au moins 5 dont l’avant-dernière est l’actuelle commissaire régionale de Tunis I. Cette succession n’a fait que déstabiliser le fonctionnement de ce collège. Or, on sait qu’un de ses directeurs était resté à sa tête près de deux décennies de suite. La moyenne, depuis 2011, dépasse rarement les 12 mois ! La commissaire actuelle en sait quelque chose d’autant que la désaffection des enseignants de Sadiki, le jour de la célébration de l’événement, en dit long sur le climat général dans cet établissement. Le collège Sadiki, pourtant, mériterait mieux. Son histoire plaide en sa faveur. Il serait plus judicieux de choisir, désormais, des directeurs qui soient à la hauteur. Et des compétences il y en a. De plus, il faudrait que la durée de fonction des responsables ne se limite pas à quelques mois seulement. Un tel poste se mérite. Il en va de même pour tous les autres établissements. Le poste de directeur est une lourde responsabilité et les critères de recrutement doivent être stricts et transparents.