Le Ftdes réclame des explications
Suite à la collision, dimanche, entre une embarcation d’émigration irrégulière et un navire de la Marine nationale au large de l’île de Kerkennah qui a fait 8 morts et plusieurs disparus, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux ( Ftdes) s’est dit étonné de la lenteur de la réaction des autorités tunisiennes pour fournir des informations sur l’incident et dévoiler les circonstances du drame. Dans un communiqué publié hier, le Ftdes a appelé le gouvernement à présenter aux familles toutes les données relatives aux victimes et aux disparus et à garantir une prise en charge psychologique des rescapés. « Le fait de se contenter de publier un bref communiqué du ministère de la Défense est de nature à alimenter les doutes sur cette affaire que les autorités officielles s’efforcent d’étouffer » , lit- on de même source. L’accident est survenu, selon le communiqué du ministère de la Défense nationale, à environ 54 km de l’île de Kerkennah, alors que des sources médiatiques italiennes affirment que l’embarcation s’est échouée dans la zone de recherche et de sauvetage relevant de la marine maltaise qui a participé aux opérations de sauvetage aux côtés de la marine italienne, ajoute le Ftdes. Le Ftdes a appelé le gouvernement tunisien à la révision de l’approche sécuritaire dans le traitement de l’émigration irrégulière et au démantèlement des réseaux de contrebande. Le Forum a, également, appelé à réviser les processus de coopération avec l’Union européenne qui privilégie les approches sécuritaires et la fermeture des frontières. D’autre part, la coordination nationale des mouvements sociaux a tenu le gouvernement responsable des répercussions d’une « imminente explosion sociale » en raison, a- t- elle estimé, des politiques impopulaires et injustes à l’encontre des personnes marginalisées et démunies et à l’égard des classes moyennes et des régions défavorisées. Dans un communiqué publié lundi, la coordination souligne avoir constaté, lors de sa réunion le weekend dernier pour suivre l’évolution du rythme des mouvements sociaux à travers les régions, que le gouvernement continue de fermer les portes du dialogue et des négociations et d’ignorer les revendications formulées lors de plusieurs mouvements sociaux qu’il continue d’incriminer à travers la multiplication des procès et le retour à la politique d’intimidation et de répression. Selon la même source, plusieurs indicateurs viennent témoigner de la multiplication des restrictions aux libertés, des pressions exercées sur les médias et de l’affaiblissement des structures constitutionnelles dans le but de nuire aux capacités de résistance sociale. La coordination estime que la solidarité des mouvements sociaux est la meilleure réponse aux tentatives de domination gouvernementale, réaffirmant son engagement à demeurer un espace ouvert à tous les mouvements sociaux et qu’elle s’acquittera de sa mission sur le terrain en cette période critique où les libertés et les droits légitimes au travail, au développement et à la dignité sont menacés.