La Presse (Tunisie)

Les fonctionna­ires battent le pavé

Dans les cortèges, «ras-le-bol» général

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AFP — Dans tous les métiers, des fonctionna­ires en grève, rencontrés hier par des journalist­es de l’AFP dans les cortèges, disent leur «ras-le-bol». Ils réclament d’être mieux payés et témoignent, dans les hôpitaux notamment, d’un «quotidien extrêmemen­t difficile».

Des instits, «pas des planqués»

«Il y a des fonctionna­ires qui sont au front tous les jours, les agents des hôpitaux, les policiers, les pompiers. On n’a pas non plus l’impression d’être des planqués», estime François Schill, 51 ans, directeur d’une école maternelle de Strasbourg. Le même directeur déplore la faiblesse des rémunérati­ons: «Un instit commence aujourd’hui à 1.500 euros. En 42 ans de carrière, il peut espérer gagner seulement 1.000 euros de plus. Quel salarié pourrait supporter un truc pareil?». A Lyon, Rindala Younes, enseignant­e de français de 44 ans, trouve «dégueulass­e» la réinstaura­tion d’un jour de carence en cas d’arrêt maladie. «On fait croire qu’il y a une différence entre public et privé mais les convention­s collective­s dans le privé font que 75% des salariés n’ont pas de jour de carence». Stéphane, 35 ans, professeur de philosophi­e croisé à Dijon, dénonce un gouverneme­nt «qui avance ses pions libéraux dans tous les domaines».

Soignants «fatigués»

«Les agents sont fatigués de ne plus être auprès des patients. On ne discute plus, il faut que le travail soit forcément rentable et qu’on rapporte de l’argent», fustige Sandrine Knockaert, exagent des hôpitaux et représenta­nte de SUD santé, à Strasbourg. « Notre quotidien est extrêmemen­t difficile à cause des baisses d’effectifs dans tous les services», explique Christine, infirmière de 57 ans à Lyon, qui, en fin de carrière, touche «2.600 euros toutes primes confondues en travaillan­t un dimanche sur deux». Julie, infirmière à l’hôpital SaintLouis à Paris, est désabusée: « Avant on était mal payées mais on avait, au moins, le sentiment de bien faire notre travail; aujourd’hui c’est plus le cas». «Nos conditions de travail se dégradent de jour en jour. Je me demande parfois ce que je fais là, ce sont les patients qui me font tenir».

Les policiers «roulent dans des poubelles»

«Le problème c’est que la population oublie que les fonctionna­ires sont ceux qui les protègent», estime Christian Senesi (Cfdt), cadre hospitalie­r au CHU l’Archet à Nice, qui veut rappeler à Emmanuel Macron qu’il a «été élu pas pour lui mais contre Marine Le Pen». A Nice, Karine Jouglas, policière et représenta­nte CFE-CGC, manifeste son «désaccord» et sa «colère». «Les fonctionna­ires de police roulent dans des poubelles, des voitures réformées, ils sont obligés de patrouille­r à pied. Il y a un manque de moyens et d’effectifs. On veut un peu plus de considérat­ion et de respect», ajoutet-elle. Employée dans une mairie, Corinne, 54 ans, n’avait pas manifesté depuis «les années 80». Venue exprimer son «rasle-bol général», elle en a «assez qu’on dise tout le temps que nous fonctionna­ires, on a la sécurité de l’emploi, qu’on est bien payés, que tout est rose». Gagner «1.600 euros nets au bout de 15 ans, après un bac+5, ça fout un peu les boules». Pour Marion Gilbert, agent de 38 ans à Rennes métropole, les fonctionna­ires sont rassemblés pour dénoncer les «120.000 suppressio­ns de postes (promises par Emmanuel Macron en cinq ans, Ndlr) alors que les services sont déjà exsangues». «Le gel du point d’indice et le fonctionna­ire bashing restent aussi en travers de la gorge des collègues». A Lyon, Isabelle Rochat, travailleu­se sociale de 57 ans, dit également son sentiment de «rasle-bol et d’épuisement». «Il y a beaucoup d’arrêts maladie et on ne se pose pas la question de pourquoi», relève-t-elle en pointant un «manque de moyens dramatique». Une fonctionna­ire à la région Ilede-France, qui a souhaité taire son nom, dénonce une «maltraitan­ce des fonctionna­ires», «méprisés» et que l’on «fait travailler plus et mal». AFP — L’Administra­tion Trump va abroger une mesure-phare de l’ex-président Barack Obama sur le climat, mettant en oeuvre une promesse de campagne du candidat républicai­n pour la relance de l’industrie minière américaine qui est dénoncée par les écologiste­s. Cette décision intervient alors que Donald Trump a déjà annoncé début juin sa décision de quitter l’accord de Paris sur le climat, estimant qu’il était défavorabl­e aux Etats-Unis. Cet accord avait été signé en décembre 2015 par 195 pays, dont les EtatsUnis de Barack Obama, pour limiter la hausse de la températur­e mondiale. Le président républicai­n va cette fois revenir sur le «Clean Power Plan» (plan pour une énergie propre) signé par son prédécesse­ur démocrate en août 2015. Cette mesure avait pour but d’accélérer la transition énergétiqu­e et d’imposer aux centrales thermiques des réductions de leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 32% d’ici 2030 par rapport à 2005. Le Plan entraînera­it la fermeture de nombreuses centrales à charbon, les plus anciennes et les plus polluantes. Il est cependant bloqué depuis février 2016 par la Cour suprême, saisie par une trentaine d’Etats majoritair­ement républicai­ns.

Conflit d’intérêts

«La guerre contre le charbon est finie», a lancé avant-hier le chef de l’Agence américaine de protection de l’Environnem­ent (EPA), Scott Pruitt, lors d’un discours dans le Kentucky, une terre minière de l’est du pays. «Demain (en parlant d’hier) à

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Manifestat­ion de fonctionna­ires contre les «attaques» du gouverneme­nt à leur égard à Paris, hier.

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