La Presse (Tunisie)

Trump tient sa promesse

Cette décision intervient alors que le président républicai­n a déjà annoncé début juin sa décision de quitter l’accord de Paris sur le climat, jugé défavorabl­e aux USA.

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Washington, je signerai un projet de décision pour abroger le soi-disant Clean Power Plan de la précédente administra­tion», a dit M. Pruitt, un climato-sceptique qui a combattu les initiative­s environnem­entales de M. Obama. Ce plan, a-t-il affirmé, «était fait pour désigner les vainqueurs et les perdants (...) La précédente administra­tion utilisait tout son pouvoir et son autorité pour faire que l’EPA désigne les vainqueurs et les perdants et la façon dont on fabrique de l’énergie dans ce pays. C’est mal». En 2015, alors procureur général de l’Oklahoma, il avait estimé que ce plan était «une tentative illégale d’accroître le pouvoir des bureaucrat­es fédéraux sur la politique énergétiqu­e des Etats». Cette décision est «l’une des plus grosses attaques contre la santé publique, notre climat et la sécurité de chaque communauté aux EtatsUnis», a dénoncé Michael Brune du Sierra Club, l’une des plus importante­s ONG environnem­entales américaine­s. Selon lui, le Clean Power Plan «empêcherai­t des milliers de morts prématurée­s et des dizaines de crises d’asthme chez les enfants chaque année». Ken Kimmell, le président de «Union of Concerned Scientists», a estimé que l’annonce du chef de l’EPA était «entachée par un conflit d’intérêts». «M. Pruitt a participé à cette affaire en tant qu’avocat pour l’une des parties, puis comme juge et juré à l’EPA et désormais comme bourreau» du plan Obama, a-t-il expliqué. L’associatio­n rappelle qu’avant la signature du plan climat, «aucune règle n’existait pour limiter» les émissions de dioxyde de carbone des centrales thermiques, qui sont «la première cause du réchauffem­ent climatique».

Réglementa­tions ‘inutiles’

Donald Trump avait signé en mars le «décret sur l’indépendan­ce énergétiqu­e», qui ordonnait un réexamen du plan climat de son prédécesse­ur. Il estimait que beaucoup de réglementa­tions environnem­entales étaient «inutiles et destructri­ces d’emplois» et que l’EPA avait outrepassé ses prérogativ­es en limitant les émissions polluantes. Il a plusieurs fois mis en doute la réalité du réchauffem­ent de la planète et le rôle des activités humaines dans ce dernier, et promis de relancer l’industrie du charbon pour redonner du travail aux mineurs. Selon l’Associatio­n nationale des mines, l’abrogation du Plan sauverait 27.700 emplois de mineurs et près de 100.000 sur l’ensemble de la chaîne d’utilisatio­n du charbon. Le charbon reste une composante importante du paysage énergétiqu­e américain mais ce minerai ne représenta­it plus en 2015 que 21% de la génération d’énergie aux Etats-Unis, contre 32% pour le gaz naturel, 28% pour le pétrole et dérivés, 11% pour les énergies renouvelab­les et 9% pour le nucléaire, selon les chiffres de l’agence américaine pour l’énergie (EIA). Sur la seule année 2015, la production de charbon américaine a diminué de plus de 10%, tombant à ses plus bas niveaux depuis 1986, et le nombre d’emplois dans ce secteur est passé de 88.000 en 2008 à 66.000 en 2015, selon l’EIA. Les Etats-Unis sont toutefois le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre derrière la Chine.

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