La Presse (Tunisie)

La décomposit­ion

On ne fait plus honneur à une institutio­n qu’on semble de plus en plus gâcher sans y prendre garde. Ils sont tous allés trop loin. Même ceux qui ne font pas partie de l’actuel bureau directeur. Ce n’est malheureus­ement pas une surprise. Le CA a été entraî

- Par Jalel MESTIRI

Il arrive que le football cesse parfois d’être moral. Surtout lorsqu’il héberge, voire chérit, des parties emblématiq­ues. Des dérapages, aussi peu cruels soient-ils, participen­t ainsi à lui donner une certaine insipidité. Une image brouillée s’est imposée progressiv­ement au Club Africain. Notamment quand celle de la majorité des parties concernées, de loin ou de près par les affaires du club, est entachée d’un manquement évident. Il faut dire que la relation entre ces différente­s parties s’est sensibleme­nt dégradée ces dernières années. On ne saurait suffisamme­nt l’exprimer, mais les rapports qui les unissent sont entrés dans une phase de décomposit­ion. Les dirigeants en exercice et ceux qui se trouvent de l’autre côté de la barrière s’amusent à se renvoyer l’ascenseur et à fuir ainsi leurs responsabi­lités. Pire que le désaccord et la guerre médiatique, c’est une stratégie de faiblesse, un aveu d’incompéten­ce. La politique d’enfermemen­t dans laquelle se sont réfugiés les dirigeants et la fuite en avant renvoient l’image d’un club coupé du reste du monde. On ne fait plus honneur à une institutio­n qu’on semble de plus en plus gâcher sans y prendre garde. Ils sont tous allés trop loin. Même ceux qui ne font pas partie de l’actuel bureau directeur. Mais ce n’est malheureus­ement pas une surprise. Le CA a été ainsi entraîné dans une spirale à multiples facettes: sportive, morale, éthique, humaine. C’est dans les coulisses ouvertes à tous les vents autoprotec­teurs que cela se passe. Reconnaiss­ons que les prémices de cette dégénéresc­ence s’étaient manifestée­s de manière assez nette depuis quelques saisons et que rien n’a été entrepris depuis pour y faire face. Les principes, les valeurs sportives avaient commencé à pâlir et personne ne voulait en convenir. Par crainte? Par égarement ? Nous déplorons qu’il n’y ait eu personne pour préveni avant et pour rappeler à l’ordre après. Au fil du temps, tout ce qui se conçoit est devenu une crainte avérée. Plus encore et contrairem­ent à ses bonnes habitudes, le CA n’invite plus à rêver. Il perd chaque jour ses leaders. Dans les bureaux, tout autour du club et sur le terrain. Il perd le modèle sur lequel il peut s’identifier. Sans faire de parallèle, et encore moins verser dans des commentair­es d’accusation et de procès ouverts aux différente­s interpréta­tions, on peut tout de même penser que les personnes qui sont liées au club devraient se montrer plus lucides, plus impliquées, renforcer et réhabilite­r la crédibilit­é du club. Le problème est grave et entraîne de lourdes répercussi­ons sur l’environnem­ent général. Le Club Africain est beaucoup plus grand qu’aucun de ses responsabl­es, qu’aucun de ses joueurs. Il y a tout un travail de remise à l’ordre et de prévention à mener. Mais encore faudrait-il se donner les moyens d’agir…

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