La Presse (Tunisie)

Une époque révolue…

Cette fois, les indices sont révélateur­s d’un départ imminent de l’homme qui a fait la pluie et le beau temps de 2012 jusqu’à aujourd’hui

- R.E.H.

Cette fois, les indices sont révélateur­s d’un départ imminent de l’homme qui a fait la pluie et le beau temps de 2012 jusqu’à aujourd’hui

Un coup médiatique, une énième manoeuvre de Slim Riahi qui a appelé officielle­ment à des élections à la mi-novembre et a par conséquent présenté sa démission, ou est-ce du sérieux contrairem­ent aux démissions passées? Les indices rapportés, les recoupemen­ts qu’on a faits, l’entourage de Riahi lui-même poussent vers la deuxième hypothèse. Sauf revirement de dernière minute ou une manoeuvre désespérée de Riahi, la question de son départ, annoncée depuis juillet dernier, est, cette fois, irrévocabl­e. Après 5 ans de règne, Riahi devra sortir poussé par les évènements et par les séquelles de sa gestion des deux dernières années. L’homme, qui a promis à ses électeurs un jour de moderniser le CA et de le développer, via un projet sportif, a presque tout le monde contre lui. Famille élargie clubiste, anciens dirigeants dont plusieurs qu’il a évincés malgré leur compétence, sponsors, joueurs (impayés), gouverneme­nt… L’humiliante éliminatio­n en coupe de la CAF a été la dernière cartouche qui a, logiquemen­t, clos le dossier. Les deux dernières saisons, hormis une coupe de Tunisie, ont été dures pour le supporter clubiste avec un carnaval d’entraîneur­s (Sanchez, Kouki, Krol, Yaâkoubi, Ellili et enfin l’intenable Simone), de dirigeants qui ont défilé par dizaines ces deux dernières années, ces directeurs sportifs sortis par la petite porte (Sellimi, Louhichi, Essid…), la détériorat­ion des finances du club dans toutes les sections (le handball et le basket-ball qui ont ramené des titres ont été marginalis­és et vidés de leurs bons joueurs). Le simple supporter clubiste ne reconnaiss­ait plus son club tellement les décisions et les contre-décisions défi- laient, tellement l’ambiance était tendue et tellement le président clubiste ne parvenait plus à gérer les problèmes qu’il a créés. Riahi est plus que jamais convaincu qu’il n’a plus rien à donner et que l’heure du départ a sonné (depuis plus d’un an!). C’est pour le bien du CA, un grand club en Afrique et qui ne peut plus être encore à la traîne.

Des hauts et des bas…

Sans rentrer dans les détails, Riahi a fait savoir aux personnes intéressée­s (qui appartienn­ent, comme tout le monde le sait, à l’appareil exécutif) qu’il accepte enfin de partir. Une sorte d’arrangemen­t fait à un haut niveau qui va provoquer une procédure d’élections vers la mi-novembre. Le communiqué du comité des élections parle de la date du 12 novembre et d’un délai de dépôt des candidatur­es qui a commencé hier et qui se termine le 9 novembre (le même délai pour la vente des abonnement­s ouverte au public mais sous certaines canditions). Si le rapport financier qui relate les dettes du CA n’a pas été divilugué (il n’a pas été approuvé dans l’assemblée tenue en été), cela ne va pas empêcher l’assemblée du 12 novembre d’élire un nouveau comité directeur. Riahi est-il capable de jouer encore la carte des dettes pour éloigner les candidats et faire le vide autour de lui? D’après nos sources, c’est une éventualit­é improbable. Cela devrait être la fin d’une époque inoubliabl­e dans la vie d’un club qui a toujours vécu des conflits et de l’instabilit­é administra­tive depuis la fin du mandat de Ridha Azzabi (qui représenta­it le prolongeme­nt de Azouz Lasram et de Ferid Mokhtar). Riahi a ramené beaucoup d’argent au début (20122013 et 2013-2014) mais cela a été mal dépensé au profit des agents de joueurs rapaces qui se sont fait des fortunes (des millions dépassés sur des joueurs fantoches tels que Haddad, Gharbi, Mathlouthi, Massilou… sans compter les entraîneur­s ramenés et licenciés). La saison 2014-2015 aura été la plus faste avec un titre de champion en foot et le plein en hand et en basket (c’était par hasard l’année des élections législativ­es) et puis le reste, c’était une descente aux enfers malgré les solutions de facilité essayées. Le CA va aborder un mois de novembre chaud qui rappelle 2005 quand Chérif Bellamine a dû quitter sous la pression du public et des mauvais résultats, pour permettre à un haut fonctionna­ire de l’Etat, Kamel Idir, de prendre les rênes du CA. A suivre sans doute.

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De l’euphorie de la finale de la Coupe de Tunisie à l’assemblée ordinaire chaotique, le CA a subi le contrecoup de son instabilit­é chronique
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