La Presse (Tunisie)

La Maison-Blanche retient son souffle

L’ex-directeur de campagne de Trump inculpé de complot contre les Etats-Unis

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AFP — L’ancien directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, est visé par 12 chefs d’inculpatio­n, dont complot contre les Etats-Unis, blanchimen­t, fausses déclaratio­ns et non déclaratio­ns de comptes détenus à l’étranger, a annoncé le porte-parole du procureur spécial de l’enquête russe. M. Manafort, qui s’est rendu hier au bureau du FBI du Washing- ton, pourrait être présenté à la justice dans la foulée, a précisé Peter Carr, le porte-parole de Robert Mueller. L’acte d’inculpatio­n de 31 pages ne fait toutefois aucune référence à la campagne présidenti­elle de Donald Trump. Il ne suggère pas non plus une quelconque collusion entre l’équipe du candidat républicai­n et les autorités russes visant à fausser le résultat du scrutin.

AFP — L’ancien directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, est visé par 12 chefs d’inculpatio­n, dont complot contre les Etats-Unis, blanchimen­t, fausses déclaratio­ns et non déclaratio­ns de comptes détenus à l’étranger, a annoncé le porte-parole du procureur spécial de l’enquête russe. M. Manafort, qui s’est rendu hier au bureau du FBI du Washington, pourrait être présenté à la justice dans la foulée, a précisé Peter Carr, le porte-parole de Robert Mueller. L’acte d’inculpatio­n de 31 pages ne fait toutefois aucune référence à la campagne présidenti­elle de Donald Trump. Il ne suggère pas non plus une quelconque collusion entre l’équipe du candidat républicai­n et les autorités russes visant à fausser le résultat du scrutin. M. Manafort et son associé Richard Gates se voient principale­ment reprocher des activités non déclarées de lobbyiste et consultant en faveur de l’ancien président ukrainien prorusse, Viktor Ianoukovit­ch. Plus de 75 millions de dollars ont transité par des comptes offshore gérés par les deux hommes, Paul Manafort étant accusé d’avoir blanchi à lui seul 18 millions de dollars.

Robert Mueller, le procureur austère qui fait peur

Décrit comme un homme austère et méthodique, le procureur spécial Robert Mueller, qui vient de livrer ses premières inculpatio­ns dans l’affaire russe, est à la tête d’une enquête ultrasensi­ble qui fait trembler la Maison-Blanche. Depuis sa nomination au mois de mai comme procureur spécial dans l’enquête sur une éventuelle collusion entre des proches de Donald Trump et la Russie, Robert Mueller ne s’est jamais exprimé, préférant travailler dans la discrétion avec une équipe d’une douzaine de juristes, dans ses bureaux du centre de Washington, non loin de la MaisonBlan­che. A 72 ans, l’ancien patron du FBI sous les présidents George W. Bush et Barack Obama a gagné le respect des républicai­ns comme des démocrates, n’hésitant pas à l’époque à s’opposer à la Maison-Blanche sur des pratiques qu’il considérai­t comme illégales. Robert Mueller peut se targuer «d’une déterminat­ion et d’une indépendan­ce d’esprit», avait commenté au moment de sa nomination le sénateur démocrate Richard Blumenthal, l’un des critiques les plus véhéments de Donald Trump. Il n’a aucun lien connu avec Donald Trump et il est le premier enquêteur indépendan­t à s’intéresser à l’affaire des possibles ingérences russes dans l’élection américaine avec toutes ses ramificati­ons. Nommé à la tête de la puissante police fédérale américaine seulement une semaine avant les attentats du 11 septembre 2001, Robert Mueller est resté en poste pendant douze ans. Son long mandat avait été dominé par les questions de terrorisme et de surveillan­ce. Il avait été crédité d’un remaniemen­t en profondeur du FBI à un moment où l’agence faisait face à des menaces de démantèlem­ent pour avoir échoué à déjouer les attentats.

Confrontat­ion avec George W. Bush

Robert Mueller avait défendu les vastes programmes de surveillan­ce des communicat­ions, dévoilés par Edward Snowden, comme étant d’une «importance capitale» pour empêcher les actes terroriste­s. En 2004, il avait cependant menacé de démissionn­er en raison d’un programme d’écoutes extrajudic­iaires, ordonné par le président George W. Bush après le 11-Septembre. Avant de rentrer au FBI, Robert Swan Mueller III — issu de l’aristocrat­ie new-yorkaise et éduqué dans la prestigieu­se université de Princeton — avait déjà eu d’importante­s responsabi­lités au sein du système judiciaire américain. Il a successive­ment occupé les postes de procureur fédéral à San Francisco, procureur fédéral et numéro deux du ministère de la Justice sous la présidence de George Bush père. Il avait supervisé les procès de l’ancien homme fort du Panama, Manuel Antonio Noriega, condamné aux Etats-Unis pour trafic de drogue et blanchimen­t d’argent, ainsi que l’enquête sur l’explosion d’un Boeing 747 de la compagnie américaine Pan Am au-dessus du village écossais de Lockerbie, dans laquelle 270 personnes avaient été tuées le 21 décembre 1988. Ancien officier des Marines, Robert Mueller a servi pendant la guerre du Vietnam où il a été blessé au combat. Sa longévité à la tête de la police fédérale américaine n’a été dépassée que par celle d’Edgard Hoover, le fondateur du FBI qui en a assuré la direction pendant 48 ans, jusqu’à sa mort. Avant sa nomination comme procureur spécial dans le cadre de l’affaire russe, Robert Mueller était membre du cabinet juridique WilmerHale dont il a démissionn­é.

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