La Presse (Tunisie)

Le proche et le lointain

L’ennemi du CA, c’est cet horizon lointain et cet avenir incertain. C’est aussi l’angoisse de voir les quelques cadres restants prendre la tangente.

- Khaled KHOUINI

A force de chambouler son groupe à chaque intersaiso­n, le CA a fini par être dénaturé et perdre son identité sur le terrain. Car à chaque trêve estivale et même parfois hivernale, l’on assiste à un déstockage en règle à tous les étages. Personne n’a été épargné. Directeur sportif, staff technique, gardien, défenseurs, milieux et attaquants. C’est devenu attendu et récurrent. La trêve approche et la grande lessive clubiste débute à coups de flux dont la plupart sont improducti­fs. Bref, le CA veut encore et toujours laver plus blanc que blanc. Plus d’une centaine de joueurs ont défilé depuis quelques années. Les meilleurs n’ont pas été maintenus, faute de quoi ? D’engagement­s non tenus pour la plupart. Qu’ils soient autochtone­s, continenta­ux ou expatriés rapatriés, c’est la même rengaine, le même refrain. Un litige éclate et le joueur, tel un avion furtif, disparaît des radars. Pourtant, il y a quelque temps, le CA tenait son ossa- ture avec les Tijani Belaid, Nater, Farouk Ben Mustapha, Srarfi, Kader Oueslati, Ghandri, Touzghar, Malik Touré, Bouslimi... Puis, le groupe se décompose et l’on s’active à rebâtir par la suite. Le temps que la mayonnaise prenne, le temps, que les automatism­es se mettent en place, le temps que l’ossa- ture soit dégagée. Le temps que le fond de jeu soit palpable. Le temps, encore le temps ! Le CA de ces dernières années n’a fait que brûler les étapes, plus vite que la musique ! Résultat, le CA s’est exposé au retour du bâton. Car à force de décisions irrationne­lles, les finances en ont pâti, sans omettre de signaler que les ruptures de contrats sont loin d’avoir été conclues à l’amiable, d’où les multiples sommations de la Fifa et de la FTF en ce sens. En clair, si nous faisons le point, le CA croule sous les dettes, son bilan est loin d’être rassurant, l’effectif de l’équipe A s’est réduit comme peau de chagrin, ce qui fait que les entreprene­urs ne vont pas se bousculer au portillon, à moins que l’aura intacte d’un club quasi centenaire ne fasse la différence (une éventualit­é à ne pas écarter d’ailleurs).

Restaurer la confiance !

En cette période délicate, le CA est confronté à un défi de taille. Tenir son rang avec un effectif moyen, préparer la relève au sommet de la hiérarchie clubiste et surtout reconstitu­er le puzzle de l’équipe A dès le mercato d’hiver, supposé être pourtant un marché d’appoint. Du coup, le CA pourrait traverser, la peur au ventre, l’étape actuelle. Car pour revenir au groupe de joueurs, le facteur confiance est important, sachant que plus d’un joueur est en fin de contrat. Les joueurs qui seront libres de droit dans les six mois doivent être fixés sur leur avenir et non pas douter quant à leur reconducti­on. L’ennemi du CA, c’est cet horizon lointain et cet avenir incertain. C’est aussi l’angoisse de voir les quelques cadres restants prendre la tangente ! Rien n’est plus clair que la simplicité. La simplicité de dire les choses sans équivoque, sans ambiguïté, sans pirouettes, sans dérobades ! A ce propos, certaines déclaratio­ns émanant du microcosme clubiste sont lourdes de sens et symptomati­ques de la situation du club de Bab Jedid. Le changement comme processus ne doit plus tarder en vue de restaurer la confiance. La dynamique doit être enclenchée au plus vite, d’autant que le CA va devoir éponger un passif ahurissant. Vaste programme !

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