La Presse (Tunisie)

Crise cardiaque : des conséquenc­es différente­s pour l’homme et la femme

En complément de travaux précédents qui avaient déjà démontré les différence­s de causes, symptômes et conséquenc­es des infarctus entre les deux sexes, une vaste étude européenne a montré que les femmes ayant subi une attaque cardiaque enregistre­nt un risq

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Des chercheurs de l’Université Technique de Munich (TUM), en Allemagne, ont analysé des données concernant des patients suivis dans le cadre de deux études, représenta­nt 4 100 sujets au total. Cette étude vient d’être publiée dans la revue Plos ONE.

Un risque de mortalité plus élevé dans l’année

Ils ont trouvé que l’année suivant la crise cardiaque, les femmes étaient 1,5 fois plus susceptibl­es de périr, par rapport aux hommes ayant le même historique. L’équipe de chercheurs encourage donc les médecins à plus particuliè­rement suivre les femmes ayant eu un infarctus, surtout la première année suivant celui-ci.

Etre particuliè­rement vigilant avec les femmes

«Les médecins traitants doivent être parfaiteme­nt conscients de la situation sociale de ces femmes et essayer de leur fournir du soutien. Particuliè­rement lorsqu’il existe des signes de dépression, les médecins de famille doivent être vigilants» ,a commenté le professeur Georg Schmidt. Cette maladie reste encore aujourd’hui principale­ment associée à l’homme, car ces derniers représente­nt deux tiers des cas d’hospitalis­ation chaque année, mais les femmes ne sont pas exemptées. Elles souffrent de crises cardiaques «différente­s», potentiell­ement plus létales ou aux conséquenc­es plus graves que pour les hommes.

Moins d’infarctus chez la femme que chez l’homme

Parmi ces différence­s, on note tout d’abord ce qui déclenche l’attaque. Chez la femme, l’infarctus du myocarde est plus rare que chez l’homme, ce dernier est assez simple à traiter, en élargissan­t l’artère sanguine obstruée.

Mais des conséquenc­es plus graves pour les femmes

Au lieu de cela, la gent féminine a plus tendance à développer des maladies coronaires diffuses, plus difficiles à traiter par interventi­ons chirurgica­les. Ce genre d’accident cardiaque arrive par ailleurs plus tard aux femmes, en moyenne dix années après les hommes atteints, et se trouve souvent accompagné d’autres maladies comme le diabète.

Des symptômes plus discrets chez les femmes

Les chercheurs ont aussi noté que les femmes ont tendance à ne pas développer les symptômes traditionn­els des infarctus, ceux-ci pouvant se déclarer sans symptômes ni signes apparents. Le professeur Schmidt souligne le facteur sociétal de ces résultats : «Au quotidien, les femmes doivent souvent faire face à des attentes différente­s que les hommes après une crise cardiaque. On s’attend à ce qu’elles soient plus rapidement sur pied, ce qui peut les rendre sujettes à plus de stress.»

D’autres affections souvent présentes

La dépression pourrait aussi être un autre facteur important, des recherches précédente­s avaient déjà suggéré que cette maladie pouvait être un facteur de risque une fois combiné à d’autres affections.

Influence de facteurs psycho-sociaux et biologique­s

A noter que ces dernières recherches n’ont pas pris en compte les facteurs psycho-sociaux pouvant aussi jouer un rôle, c’est pourquoi le directeur de l’étude pense que de plus amples recherches seraient nécessaire­s pour évaluer s’il existe aussi d’autres raisons pour expliquer les différence­s entre hommes et femmes face à cette maladie, peut-être des raisons biologique­s.

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Les femmes ayant subi une attaque cardiaque enregistre­nt un risque plus important de mourir l’année suivante que les hommes.

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