Avançons !
la tunisie a de grandes potentialités et des capacités de reprise, notamment économiques. sinon les forums économiques n’auraient pas attiré du beau monde parmi les investisseurs étrangers et les bailleurs de fonds. Il reste que cette image de pays crédib
QUAND rien ne va plus, tout devient possible. C’est la théorie des extrêmes qui explique que l’extrême joie se transforme en pleurs et l’extrême tristesse en rires, parfois fous. Est-il possible, à la lumière de cette théorie, que le pessimisme ambiant qui sape le moral des Tunisiens, nourrit le négativisme politique, estampille les manchettes médiatiques et stimule les réactions violentes dans l’espace public, finisse un jour par engendrer une poussée d’optimisme en guise de sursaut, unique voie de salut pour éviter le pire. Cela se prête parfaitement au Dialogue national qui en 2012, dans un sursaut de réalisme et d’optimisme de la classe politique et de la société civile, a réussi à sortir le pays et les Tunisiens de l’irréparable. S’il a été possible de le faire quand le pays était à la dérive sécuritaire et dans le flou politique, pourquoi n’en serait-on pas capables maintenant alors que les indicateurs sécuritaires sont au vert et que, grâce à cela, des secteurs économiques stratégiques, comme le tourisme et la production énergétique, entament une reprise réelle ? Beaucoup reste encore à faire, mais la machine est en branle.
L’économie a été certes sacrifiée à l’autel de la politique et ses batailles pour la démocratie et les libertés. Ce fut une étape historique, mais s’arrêter là est synonyme de danger pour les acquis. Il s’agit maintenant de doter la transition démocratique des atouts de la pérennité, de la durabilité : la confiance et la volonté d’avancer ensemble. C’est possible. Les institutions démocratiques et la société civile sont les garde-fous contre les malversations et les abus. La reddition des comptes ne doit pas bloquer le présent ni hypothéquer l’avenir.
La Tunisie a de grandes potentialités et des capacités de reprise, notamment économiques. Sinon les forums économiques n’auraient pas attiré du beau monde parmi les investisseurs étrangers et les bailleurs de fonds n’auraient pas continué à prêter à la Tunisie malgré ses lourdes dettes. Il reste que cette image de pays crédible dont bénéficie aujourd’hui la Tunisie soit perçue par les Tunisiens eux-mêmes. Il faut pour cela une vision claire de l’avenir ainsi qu’une feuille de route qui montre le bout du tunnel aux centaines de milliers de jeunes chômeurs ainsi qu’aux promoteurs économiques. Faire renaître l’espoir n’est pas une tâche aisée sauf si tout le monde s’y met ; sauf si tout le monde y croit.