Le match de toute une vie
Le projet tunisien orienté vers la qualification au Mondial est charpenté autour d’une réflexion portée par de grandes idées, à la fois classiques et modernes, audacieuses et réalistes. Il n’y a rien de pareil pour développer, alterner et se projeter dans
Dans sa nouvelle version, la sélection se prête sensiblement à une dynamique d’épanouissement et de séduction. C’est dans cette optique que s’inscrit aujourd’hui son dernier match qualificatif pour le Mondial de Russie 2018. Dans le fond et dans la forme, on ne voit qu’une seule réponse à la rencontre face à la Libye. L’exploit à tout prix. Une façon bien particulière pour persévérer, enchaîner et surtout ne plus douter. On se fait le crédit que la sélection avec son identité, sa vocation et sa structure, avec tout ce qui s’y conçoit, devient de plus en plus accessible à une compétition liée à la Coupe du monde. Sa position actuelle prouve qu’elle a les arguments et les ressources pour aller loin. Ses différentes prestations reflètent son aptitude à savoir gérer ses matches. Les objectifs de l’équipe nationale n’ont plus aujourd’hui la même signification. Encore moins les mêmes motivations. Son parcours permet en effet de valoriser ses ambitions. Notamment dans une perspective complètement nouvelle. Ce mode de comportement est d’autant plus intéressant pour les changements qu’il suscite que pour les raisons qui les déclenchent. Raisons témoignant de l’affirmation de certaines formes articulées et permettant aux joueurs de trouver les solutions adéquates sur le terrain. Qu’elle y soit aujourd’hui préparée ou pas à une qualification fortement attendue au Mondial, elle ne peut échapper à sa vocation et à sa destinée d’équipe condamnée à jouer les premiers rôles. A gagner et à ne pas perdre, à faire le jeu et à ne pas subir. Bref à ne pas chercher seulement les victoires, mais aussi et surtout à les inventer. Ici et là, il y a comme un forcing au quotidien susceptible d’entraîner la quasi-totalité des acteurs dans un surpassement d’effort qui dépasse ses propres bornes. Un surpassement institutionnel qui récompense des joueurs et une équipe qui ont à la fois des obligations de jeu et de résultat. Le projet tunisien orienté vers le Mondial est charpenté autour d’une réflexion portée par de grandes idées, à la fois classiques et modernes, audacieuses et réalistes. Il n’y a rien de pareil pour développer, alterner et se projeter dans l’avenir. On reconnaît ici l’impact d’une mobilisation à toute épreuve et d’une adhésion inconditionnelle à tout ce qu’il y a de mieux pour l’équipe. Il est clair qu’une forte métamorphose dans le jeu et dans le comportement des joueurs sur le terrain est déclenchée. Les motifs de satisfaction sont bel et bien là. Avec des ambitions plus que jamais déclarées, et assumées, mais aussi un projet et une stratégie bien élaborés, les joueurs donnent l’impression de pouvoir et de vouloir emprunter la bonne direction. Si ce qui a été accompli jusque-là mérite tous les honneurs, il n’en demeure pas moins que le plus important reste encore à faire. Face aux contraintes et aux obligations de l’immédiat et du long terme, la sélection n’a d’autre choix et d’autres alternatives que de progresser, évoluer et accéder à un palier supérieur. Les hommes destinés à en faire la diversité, pour en assurer la qualité et surtout pour écrire l’histoire, sont bien là.