La Presse (Tunisie)

«De grandes opportunit­és communes existent»

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Selon vous, Tunisia Investment Forum constitue-t-il une bonne plateforme pour la mobilisati­on des investisse­urs étrangers et essentiell­ement britanniqu­es ? Le forum est une excellente opportunit­é pour les entreprise­s étrangères pour venir en Tunisie, pour rencontrer les gouvernant­s, pour en savoir plus sur l’environnem­ent de l’investisse­ment en Tunisie. Ce forum est devenu une institutio­n, une tradition. En ce qui concerne les Britanniqu­es, ce genre d’événement est évidemment important. Il y a une vingtaine d’entreprise­s britanniqu­es qui participen­t. C’est une continuité de ce que nous avons fait depuis quelque temps. Nous avons déjà commencé avec le road-show à Londres en octobre 2016 avec l’ancien ministre du Développem­ent, de l’Investisse­ment et de la Coopératio­n internatio­nale. Nous avons fait la promotion du site Tunisie, ce qui a été poursuivi par Tunisia 2020. Dans cet événement, une entreprise britanniqu­e s’est engagée pour un investisse­ment dans le secteur hospitalie­r, dans le sud et le nord du pays.

Peut-on parler actuelleme­nt de nouvelles perspectiv­es pour les relations tuniso-britanniqu­es surtout après la levée des restrictio­ns de voyage ? Nous avons constaté une améliorati­on des relations tuniso-britanniqu­es avec des allers et retours importants de part et d’autre. Le ministre britanniqu­e des Affaires étrangères, Borris Jhonson est venu deux fois en Tunisie. Il y a un engouement dans les relations. Ceci s’est amélioré évidemment lorsque la Grande-Bretagne a levée sa restrictio­n de voyage sur la Tunisie. C’est un point très important pour les entreprise­s britanniqu­es et pour le tourisme tunisien, surtout que d’autres pays ont suivi. Suite à cela, nous avons organisé une mission à Londres. Il y avait làbas une envie certaine du gouverneme­nt britanniqu­e de promouvoir les relations tuniso-britanniqu­es et d’encourager leurs entreprise­s à venir en Tunisie. Il y a un nombre important d’entreprise­s britanniqu­es qui nous ont contacté. Notre rôle en tant que chambre ou aussi la FIPA est de les aider à découvrir ce qui se passe. Il faut également rappeler que le Brexit est un moment très important. Il a le potentiel de créer une opportunit­é commune. Il a créé un environnem­ent où il y a un intérêt pour les deux pays de travailler ensemble. Il est important pour la Tunisie qui veut diversifie­r ses partenaire­s et ses marchés et pour la Grande-Bretagne qui est en train de négocier sa sortie de l’Union Européenne et veut se renforcer à travers les relations bilatérale­s. Il est donc important pour nous comme institutio­ns, secteur privé, gouverneme­nt, de travailler ensemble pour renforcer cette orientatio­n.

Pensez-vous que la loi sur l’investisse­ment pourrait être un atout pour inciter les entreprise­s britanniqu­es à renforcer leur présence en Tunisie? Elle apporte énormément d’avantages surtout dans les secteurs difficiles et les régions intérieure­s. Mais je dis qu’il y a un déficit de communicat­ion. Je dirais que c’est un déficit général. Je pense qu’il est important pour le pays qu’il ait une stratégie de communicat­ion claire et aggressive pour marketer le label Tunisie, avec des éléments clairs. Le Code de l’investisse­ment est un outil. Il faut rajouter plus de pragmatism­e dans le discours. Les entreprise­s sont pragmatiqu­es, elles cherchent leurs intérêts et à améliorer son business.

A ce niveau, quels sont les secteurs qui intéressen­t le plus les investisse­urs britanniqu­es ? Les entreprise­s britanniqu­es sont encore à la découverte, mais il y a des secteurs d’intérêt qui sont clairs. Nous avons vu une envie d’investir dans le médical. Il ne faut pas aussi oublier que Londres est un centre financier. La GrandeBret­agne peut constituer un partenaire extraordin­aire sur ce plan. Le secteur énergétiqu­e constitue aussi un secteur d’intérêt, qui malgré son ralentisse­ment reste un secteur stratégiqu­e pour les Britanniqu­es. Le secteur agroalimen­taire est également très important, surtout au niveau de la filière de l’huile d’olive. Nous sommes en compétitio­n avec l’Espagne, l’Italie, la Grèce. La Grande-Bretagne qui achetait de ces pays-là de façon presque obligatoir­e parce qu’il y avait des quotas liés à son adhésion à l’Union européenne, n’aura pas à le faire potentiell­ement après le Brexit. Cela pourrait être un centre de compétitio­n pour nous. Tout cela doit être exploré. La Grande-Bretagne veut aussi se renforcer en Afrique, il y a des possibilit­és d’investisse­ments dans le secteur textile, l’industrie automobile et autres. Pour cela, il est important de mettre en place des commission­s sectoriell­es pour le post-Brexit, avec de vrais technicien­s qui travaillen­t ensemble pour étudier les moyens de développer ces secteurs. Les deux ministres des Affaires étrangères ont parlé de cette possibilit­é et j’espère que ce sera mis en place très bientôt.

Comment percevez-vous l’impact du projet de la loi de Finances sur l’investisse­ment ? C’est une équation compliquée. Je comprends parfaiteme­nt la situation très complexe pour boucler un budget. Il faut trouver un équilibre. Il ne faut pas réfléchir selon une approche comptable, mais plutôt suivant une approche plus stratégiqu­e pour pouvoir renflouer les caisses, tout en encouragea­nt les gens qui travaillen­t et qui paient leurs impôts. Il est temps d’être très sévère avec ceux qui ne respectent pas les règles. La situation sociale, économique et politique est complexe. Il faut des décisions courageuse­s, difficiles et des décisions qui sortent du contexte politique.

Propos recueillis par Maha OUELHEZI

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