«Nous devons accélérer notre intégration à l’échelle africaine»
Quelles opportunités présente ce forum pour l’investissement en Tunisie ? Ce qui est important est que ce forum intervient après la conférence «Tunisia 2020». C’est une manifestation qui a créé un nouvel élan et un nouvel espoir. En tant que conseiller export Afrique subsaharienne, je pense que le chef du gouvernement est en train de réussir à mobiliser toutes les énergies pour relancer l’économie nationale. Il existe un volet important qui est l’export et qui est intimement lié au volet investissement. Il y a une bonne ambiance qui règne. Les gens sont convaincus que l’avenir de la Tunisie réside essentiellement dans le travail. Nous devons nous remettre au travail. Il faut que les opérateurs économiques se consacrent à l’investissement, travaillent et exportent.
Pensez-vous que la loi sur l’investissement facilite cette mobilisation ? Avec la nouvelle formule, cette loi a le mérite d’exister. Mais est-ce qu’elle a été comparée aux avantages qu’offrent des destinations similaires ou même européennes ? Nous ne sommes pas convaincus en tant qu’opérateurs économiques que cette loi a réussi à offrir des formules nouvelles ou innovantes. Mais je pense qu’il faut dépasser le cadre de cette loi. L’important n’est pas aujourd’hui le texte mais l’état d’esprit dans lequel nous nous trouvons en tant qu’opérateurs économiques. Nous devons vendre à notre jeunesse de l’espoir et de l’optimisme. Il faut parler beaucoup moins et travailler beaucoup plus.
Qu’en est-il du projet de loi de finances ?
Je vous renvoie à la position de principe exprimée par la présidente de l’Utica. Malgré les insuffisances, le débat reste ouvert. La règle d’or est la solidarité avec le gouvernement et que nous sommes au service du pays. Il faut plus de compréhension de la part de l’Etat parce que nous avons besoin de partager les efforts. Actuellement, il y a un point extrêmement grave, à savoir que l’effort fiscal n’est pas partagé. Le secteur informel dépasse largement les 50%. Certains dans le régime forfaitaire payent quelques dinars, alors que le poids réel de la fiscalité continue à peser sur l’entreprise qui est de surcroît la seule structure qui crée de la richesse dans le pays. Nous soutenons le chef de gouvernement, mais tout en disant qu’il et grand temps de s’attaquer aux vraies réformes. Il faut des solutions innovantes pour relancer l’investissement et l’export et il faut aussi reconnaître que l’avenir du pays est en Afrique subsaharienne.
Comment évaluez-vous l’approche gouvernementale envers ce marché d’avenir ? A ce jour, nous n’entendons que des faits d’annonce. Mais nous ne pensons pas que les africanistes aient été associé à ce débat à ce jour. Nous sommes de plus en plus en retard par rapport à des pays avec lesquels nous sommes en concurrence directe. Il faut que le chef du gouvernement appelle les gens les plus habilités pour parler de l’Afrique subsaharienne et préparer un programme pour 2018 pour rattraper une grande partie de notre retard. Le marché subsarhien est le seul réservoir de croissance réel par rapport à l’économie nationale, nous devons accélérer notre integration à l’échelle africaine. Je l’ai dit plusieurs fois, il y a une urgence absolue de créer un ministère dédié totalement à l’intégration africaine pour qu’il y ait une vision gloable pour nos besoins par rapport à ce marché.