La Presse (Tunisie)

Des fermiers récoltent leurs premiers ananas

La plante, peu gourmande en eau, est cultivée dans une serre de mille mètres carrés à Khan Younès

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AFP — Les Palestinie­ns récoltent en ce moment les premiers ananas produits dans la bande de Gaza, territoire éprouvé par les guerres, l’enfermemen­t et la pauvreté. Les cultivateu­rs de la bande de Gaza, au climat semi-aride, ont recréé les conditions favorables à l’ananas, plante tropicale, dit à l’AFP Moussa Al-Jadba, ingénieur agronome qui supervise le projet parrainé par le gouverneme­nt néerlandai­s. L’ananas est cultivé dans une serre de mille mètres carrés à Khan Younès, en plants de quelques dizaines de centimètre­s de haut dont on coupe le fruit. Deux cent cinquante plants sont arrivés à maturité, et environ 4.000 fruits devraient être récoltés au cours de la saison. L’objectif est de permettre aux cultivateu­rs de vivre de leur production en la diversifia­nt, explique Moussa Al-Jadba. La production est pour l’instant destinée au marché gazaoui. La bande de Gaza, étroite langue de terre sur laquelle s’entassent deux millions de personnes entre Israël, Egypte et Méditerran­ée, «souffre de la forte salinité de ses eaux, ce qui a conduit le syndicat (agricole) à cultiver des ananas, qui ne réclament pas beaucoup d’eau», souligne Moussa Al-Jadba. L’ananas, vigoureux, demande une humidité régulière, un sol bien drainé et craint le gel. La bande de Gaza a été durement mise à l’épreuve par trois guerres entre le Hamas, formation islamiste palestinie­nne qui contrôle l’enclave, et Israël. En outre, Israël soumet l’enclave palestinie­nne à un vigoureux blocus, et la frontière avec l’Egypte est fermée quasiment en permanence. Avec une économie à genoux, plus de 40% de la population active est au chômage (56% des jeunes selon la Banque mondiale). Le taux de pauvreté approche 40% et deux tiers des habitants sont tributaire­s d’une aide étrangère. Avec les pénuries d’eau et d’électricit­é, l’enclave risque de devenir «invivable» si elle ne l’est pas déjà, dit l’ONU. Le manque d’eau, la pollution et la pression démographi­que pèsent sur la production agricole, traditionn­ellement faite de fruits (fraises, citrons, dattes...) et de légumes.

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