Rendez-vous avec l’histoire
Ce n’est pas tous les jours qu’on joue sa qualification pour une phase finale de Coupe du monde. Mais une qualification reste à jamais gravée dans les mémoires et cela compte dans la carrière d’un footballeur.
La Tunisie est à quatre-vingt-dix minutes du bonheur. Tout au long de cette semaine, toute une nation vit au rythme du match de ce soir contre la Libye. 11 millions de Tunisiens encourageront ce soir 11 joueurs en ce 11 novembre 2017, une date qui restera à jamais gravée dans la mémoire du peuple tunisien. Autant écrire l’histoire en lettres d’or. Les Youssef Msakni, Ali Maâloul, Yassine Khénissi, Wahbi Khazri, Amine Ben Amor, Naim Sliti, Syam Ben Youssef, pour ne citer qu’eux, fouleront donc ce soir la pelouse centrale du stade olympique de Radès en hommes avertis, conscients du poids de l’histoire qui repose sur leurs épaules.
Un point si précieux, si convoité…
Notre qualification au Mondial de Russie se jouera sur un point. Il suffit que l’équipe de Tunisie fasse match nul, ce soir face à la Libye, pour qu’elle composte son billet pour Moscou. Si nos joueurs veulent assurer leur qualification à la prochaine Coupe du monde, ils doivent prendre très au sérieux l’adversaire libyen. Car même si elle est hors course, la sélection libyenne peut bien nous jouer de mauvais tours. Il est donc conseillé à nos joueurs d’oublier le temps d’un match qu’ils sont les favoris. Ils doivent se rappeler bien des choses. La première d’entre elles est que le football ne répond à aucune logique. De surcroît, le favori ne l’emporte pas à tous les coups, particulièrement quand il foule la pelouse trop confiant. Bref, si les Fakhreddine Ben Youssef, Wahbi Khazri, Naim Sliti et autre Youssef Msakni doivent redoubler d’efforts ce soir afin d’entrer dans l’histoire au même titre que les Amor Jebali, Najib Ghommidh, Hammadi Agrebi, Mokhtar Naïli, Tarek Dhiab, Radhi Jaïdi, Khaled Badra, Chokri El Ouaer, Zied Jaziri, Ali Boumnijel et la liste est longue. Ceux qui fouleront ce soir la pelouse du stade de Radès ont une chance inouïe de passer de la trempe des bons joueurs de leur époque à celle des grands footballeurs qui ont marqué l’histoire du football tunisien. Une histoire, comme nous l’avons signalé au début de notre article, qu’ils peuvent et doivent même écrire en lettres d’or. Car, franchement, Nabil Maâloul et ses joueurs n’ont pas le droit de nous décevoir. Ils n’ont pas le droit de passer non plus à côté de la chance de leur vie. Disputer la phase finale de la Coupe du monde, Russie 2018, boostera la carrière de chacun d’entre eux, qu’ils soient au début ou à la fin de leur parcours de footballeurs professionnels, voire bien des années après s’ils décident de se reconvertir en entraîneurs. Regardez les cas de Zinedine Zidane et Didier Deschamps. Les coéquipiers d’hier, champions du monde en 1998, sont l’un entraîneur du prestigieux Real de Madrid et l’autre sélectionneur de l’équipe de France. Ce soir, Nabil Maâloul a lui aussi une chance inouïe. En tant que joueur, Nabil Maâloul n’a pas disputé une phase finale de Coupe du monde, ni une CAN du reste. S’il est passé à côté de cela du temps où il était joueur, il a aujourd’hui l’occasion de se rattraper en tant qu’entraîneur. Maâloul a donc lui aussi rendezvous avec l’histoire. Ce sera ce soir ou jamais. Car s’il passait à côté d’une qualification au Mondial russe, il mettrait pour longtemps un coup d’arrêt à sa carrière d’entraîneur et n’aurait qu’à se rabattre sur les plateaux de «Bein Sports». Et franchement, ce n’est pas une chose qu’on lui souhaite, ni pour lui, ni pour l’équipe de Tunisie. Alors les gars, du courage, beaucoup de courage même. La Libye, il faut la vaincre, voire allier résultat et manière pour que la fête soit totale. Les gars, emmenez-nous avec vous à Moscou. Nous ne demandons qu’à prendre notre envol avec vous ! L’histoire, c’est ce soir que nous l’écrirons ensemble. Ne nous décevez pas. Un point et quatre-vingt-dix minutes nous séparent du bonheur.