Un nouveau lieu pour la culture et pour tous
Un espace charmant et lumineux, dont l’inauguration se fera le 12 décembre avec de la musique et des lectures théâtrales.
Un espace charmant et lumineux, dont l’inauguration se fera le 12 décembre avec de la musique et des lectures théâtrales.
Elle en a tant rêvé et vient enfin de l’annoncer : l’espace culturel «Sindyana» (Le chêne) a vu le jour et accueillera bientôt ses premiers visiteurs. La bataille menée par la comédienne Zahira Ben Ammar pour acquérir ce lieu au coeur de la Médina de Tunis, situé non loin de la rue El-Azafine, et pour le transformer en un espace culturel, a fait l’objet d’une rencontre avec la presse mardi dernier. Avant la révolution, l’espace était une «chooba», ces bureaux de l’ancien parti au pouvoir implantés dans tous les quartiers de toutes les villes de la Tunisie. « En février 2011, j’ai présenté un dossier au ministère de la Culture avec le projet du lieu », explique l’artiste. S’ensuit «une valse» entre le ministère de tutelle, celui des domaines de l’Etat et même de l’Intérieur, jusqu’à obtention de gain de cause et la location officielle de l’espace, devenu après de grands travaux «Sindyana». Le nouvel espace culturel représente un investissement de toute une vie pour Zahira Ben Ammar. «C’est un combat et un symbole que de récupérer ce lieu pour la culture et je veux le créer dans les normes » , affirme la comédienne qui a investi 123 mille dinars de ses propres fonds pour retaper l’espace qui été brûlé, saccagé et même squatté après le 14 janvier 2011. Sollicité pour aider, le ministère des Affaires culturelles a fourni 20 mille dinars uniquement. Et en l’absence de sponsors et d’investisseurs privés dans la culture, le combat de Zahira Ben Ammar continue pour couvrir le reste du financement du projet, qui peut s’élever à 300 mille dinars, selon ses affirmations, afin de finaliser les ateliers, la galerie, le café culturel et une salle de spectacle, dont la scène a été agrandie de 2.5 m à 7 m de profondeur et 6 m de largeur. En dépit de cela, un grand chemin a été parcouru et la comédienne a révélé, mardi dernier, un charmant espace, lumineux, dont l’inauguration se fera le 12 décembre avec de la musique et des lectures théâtrales. Zahira Ben Ammar a présenté «Sindyana» tout en étant entourée des personnes qui ont cru dans le projet, qui la soutiennent et qui apportent leur savoir-faire à l’espace pour animer les ateliers. Il s’agit de l’enseignant en arts dramatiques Adel Habassi qui animera l’atelier de théâtre, des rencontres autour de la documentation théâtrale et des présentations de livres sur le 4e art, de l’enseignante de musique Ikbel Hamzaoui qui animera un atelier sur les musiques latines et américaines et projettera des films sur les musiques du monde, de la comédienne et écrivaine Amel Farji qui proposera des ateliers d’écriture et de la plasticienne Yamina Mathlouthi qui accueillera les enfants pour des cours de peinture et d’histoire des arts plastiques en Tunisie et dans le monde. Les oeuvres de Yamina Mathlouthi ornent en ce moment les murs de l’espace «Sindyana», décoré également par les sculptures de l’«Orchestre» de l’artiste Taoufik Béhi. Les ateliers démarreront le 1er janvier 2018, annonce Zahira Ben Ammar, qui rêve avec cet acquis d’attirer les jeunes et les enfants des quartiers environnants, de leur offrir une alternative culturelle à la rue et de contribuer à nourrir leurs esprits et leurs personnalités. «Je rêve également d’attirer les intellectuels et les visiteurs de tous bords et de créer des partenariats pour ramener une valeur ajoutée et du nouveau à la scène culturelle tunisienne» , déclare l’artiste. «Sindyana» porte le nom d’une pièce écrite, mise en scène et interprétée par Zahira Ben Ammar, une pièce phare dans son parcours et prémonitoire sur l’état du pays aujourd’hui.