Pourquoi les femmes
La deuxième phase de la campagne nationale de promotion de l’initiative privée, qui a été lancée cette semaine, permettra de booster l’entrepreneuriat féminin et l’emploi des jeunes diplômés au chômage dans les régions.
‘’Son capital, c’est une idée… son capital, c’est toi’’, des vocables simples et directs qui attestent du principe fondamental de la campagne pour l’initiative privée : contourner les exigences trop lourdes du financement classique qui est incapable de répondre aux attentes de jeunes qui veulent monter un projet. Mais pas seulement car cette campagne poursuit également d’autres objectifs plus ‘’ profonds’’ comme le développement de la culture de l’entrepreneuriat, la mise en place de démarches sur mesure, la facilitation de l’accès au marché, la simplification et l’accélération des procédures et l’institution des règles de la bonne gouvernance. C’est ce qu’a tenu à clarifier Mme Saïda Lounissi, secrétaire d’Etat à la Formation professionnelle et à l’Initiative privée auprès du ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi et qui était accompagnée de l’ambassadrice du Royaume-Uni et d’une foule de partenaires : la BTS, la Conect, la Plate-forme des métiers verts et l’IFC. Selon Mme Lounissi, il existe quatre raisons qui font que la deuxième phase de la campagne « Innajim » ’ soit spécialement orientée vers les initiatives féminines, en l’occurrence l’augmentation de la population féminine en âge de travailler, passant de 3,906 millions entre 2006-2009 à 4,431 millions en 2017, le taux de chômage chez les populations féminines est plus élevé que celui des hommes (22,6% contre 12,4% et l’augmentation du taux de chômage chez les diplômées de l’enseignement supérieur, qui s’est multiplié par quatre de 2006 à 2017 pour s’établir à près de 70%. « C’est parce que 70% des femmes diplômées sont au chômage que nous menons cette seconde phase. Nous nous attaquerons également au Ceiling Glass, plafond de verre, barrière invisible entre les carrières des femmes et des hommes, dans la famille, les régions, la culture d’entreprendre. Nous travaillons aussi avec d’autres structures sur la violence faite aux femmes, pas seulement physique et morale, mais aussi économique et sociale », atteste Mme Lounissi en réponse à une question de La Presse. «Notre gouvernement s’est engagé dans ce sens et nous savons que ce Ceiling Glass existe. Nous savons encore qu’un rapport intra-gouvernement recommande d’instituer une même progression dans les carrières et une plus grande intégration des femmes», ajoute-t-elle.
Difficultés d’accès au marché
Mme Lounissi a également présenté les résultats de la première phase de la campagne qui s’est concentrée sur six gouverno- rats ( Sidi Bouzid, Mahdia, La Manouba, Tataouine, Bizerte, Kasserine), attestant que son partenaire, la BTS, y a approuvé le financement de 13.211 PME en 2017, ce qui a généré 16 721 emplois. Les chiffres montrent, par ailleurs, que 36,6% de ces PME ont été créées par des diplômés de l’enseignement supérieur au chômage et des bénéficiaires du dispositif national de formation professionnelle. 48% de ces PME ont été créées par des femmes. En guise de diagnostic, le travail de terrain montre que l’initiative privée souffre d’une multitude et d’un éparpillement des interve- nants des structures publiques et privées, outre les problématiques liées au cadre juridique et institutionnel et les difficultés d’accès au financement et au marché. Pour continuer à préserver le contact avec tous les jeunes tentés par l’initiative privée, Mme Lounissi a cité deux passerelles : la plate-forme numérique www. comment entreprendre.tn et la page Innajim sur les principaux réseaux sociaux. Rappelons enfin que le 3e et dernier volet de cette campagne sera totalement consacré aux jeunes femmes diplômées de la formation professionnelle.