Défis et menaces
Dernièrement, le ministère de l’Éducation a publié une circulaire dans laquelle il appelle les responsables à tenir compte des élèves à besoins spécifiques dont, en particulier, les élèves doués. S’il est vrai que l’on doit accorder l’intérêt qu’il faut à
Dernièrement, le ministère de l’Éducation a publié une circulaire dans laquelle il appelle les responsables à tenir compte des élèves à besoins spécifiques dont, en particulier, les élèves doués.
Actuellement, la situation qui prévaut dans tous les établissements scolaires du pays n’est pas pour encourager ces apprenants à s’épanouir et à se performer.
Les pratiques quotidiennes constatées dans les classes, par exemple, montrent, si besoin est, que le cadre général n’est pas du tout propice à favoriser l’épanouissement et l’émulation. Il suffit de voir ce que chaque bon élément est chargé de faire pour comprendre le sens et les orientations qu’on veut imprimer ainsi que les traditions et habitudes qui sont installées dans ce domaine. Les meilleurs élèves, dans une classe, sont chargés des tâches les plus ingrates. Comme ils sont, généralement, «sages» et disciplinés en comparaison avec l’écrasante majorité de leurs camarades, on les «gratifie» d’une responsabilité ; celle de chef de classe. Ainsi ils devront servir de courroie de transmission entre les professeurs et l’administration. Dans plusieurs cas, c’est ce chef de classe qui accompagnera un élève exclu auprès des responsables et perdre, ainsi, un temps précieux. D’autres tâches les unes plus fastidieuses que les autres lui sont confiées parce que, tout simplement, il est d’une rectitude exemplaire. C’est, malheureusement, un tribut que ces élèves brillants doivent payer. De bon ou de mauvais gré, ils acceptent cette situation qui va devenir un lourd fardeau à porter. Or, ce que nos élèves subissent (même si cela paraît normal) est de nature à interpeller les responsables pour qu’ils réagissent et épargnent ces corvées handicapantes à ces futures élites.
Corvées et calvaire
Il ne leur suffit pas de vivre, au quotidien, le calvaire. Lors du passage des devoirs, ils sont, carrément, harcelés (quoique ce terme tant galvaudé ne signifie plus rien). Ils sont «sollicités» par leurs camarades qui leur demandent de les aider à répondre aux questions des devoirs. Parfois, ils font l’objet de menaces. Ils sont même la cible privilégiée des dealers qui essayent de les inciter à s’adonner aux stupéfiants. Notre société s’installe lentement, mais sûrement, dans la médiocratie et, par conséquent, a horreur de l’excellence et du mérite. Cette situation est intenable et pèse, lourdement, sur l’équilibre de ces jeunes d’autant plus qu’ils ne trouvent aucun appui de l’administration. Livrés à eux-mêmes, ils se confient peu à leurs parents ou à l’administration de peur de représailles de la part de leurs camarades. Il faut le dire, il n’y a pas de personnel formé pour les encadrer ou pour les conseiller. Le peu de surveillants qui existent ne suffit pas à gérer le quotidien. À toutes ces anomalies vécues par ces jeunes, s’ajoutent les autres carences du système. En effet, l’impact négatif de certaines matières ne fait que compliquer les choses. Alors que les notes obtenues dans les matières «principales» sont, toujours, excellentes, celles d’autres matières viennent les concurrencer injustement. En éducation physique, artistique, islamique ou dans les humanités, ces notes viennent leur saper le moral. Face aux efforts qu’ils fournissent pour garder le cap dans les disciplines dites «nobles», leur déception n’en est que plus grande lorsqu’ils se voient attribuer de très modestes notes dans les matières précitées. Et, du coup, c’est la moyenne générale qui est impactée. On aura beau rectifier au moment des orientations scolaires grâce à une comptabilisation de ce qu’on appelle les matières spécifiques, le système actuel constitue un obstacle réel devant ces élèves.