La Presse (Tunisie)

Le comité de défense révèle, aujourd’hui, de nouveaux éléments

- M.A.

Il y a cinq ans, un 6 février 2013, une voix qui dénonçait haut et fort l’hypocrisie d’une époque fut éteinte. L’opposant tunisien et ancien secrétaire général du Parti unifié des patriotes démocrates (Watad) Chokri Belaïd a été assassiné au grand jour.

Il y a cinq ans, un 6 février 2013, une voix qui dénonçait haut et fort l’hypocrisie d’une époque fut éteinte. L’opposant tunisien et ancien secrétaire général du Parti unifié des patriotes démocrates (Watad) Chokri Belaïd a été assassiné au grand jour. Les exécutants ont été identifiés avant de répondre de leur acte, mais les commandita­ires de cet assassinat politique, survenu en pleine période transitoir­e, échappent toujours au viseur de la justice.

Les Tunisiens, profondéme­nt émus par l’assassinat de l’un des politiques les plus canons, grand rhéteur et au verbe facile, fluide et convaincan­t, auraient failli perdre espoir n’eussent été les évolutions et nouvelles données surgissant de temps à autre. D’ailleurs, Maître Ali Kalthoum, du comité de défense du martyr, a récemment adressé une demande au Tribunal de première instance de Tunis, réclamant le report d’une nouvelle audience relative à l’affaire de l’assassinat de Belaïd. Cette demande dudit comité de défense a fait suite à de nouvelles données présentées par la députée Fatma Mseddi, devant la commission d’enquête sur les réseaux d’embrigadem­ent vers les zones de conflits. Il a, alors, été fait part de l’existence d’un appareil sécuritair­e parallèle, à l’époque où Ali Laarayedh était à la tête du ministère de l’Intérieur. L’avocat Kalthoum a également adressé un document confidenti­el au tribunal, envoyé par les services spéciaux au ministre de l’Intérieur et au chef du gouverneme­nt, révélant « l’implicatio­n du juge numéro 13 dans la mise en liberté d’individus accusés dans l’affaire, sans prouver leur innocence ». Approchée, lundi, par La Presse pour éclairer l’opinion publique sur l’état d’avancement de l’enquête sur cet assassinat jusquelà indéchiffr­able, maître Kalthoum a indiqué que le comité de défense du martyr animera aujourd’hui une conférence de presse, pour faire part des der- nières évolutions. Le meurtre de Chokri Belaïd avait été revendiqué par des combattant­s affiliés à l’organisati­on de l’ Etat islamique. Et l’avocat Ali Kalthoum l’a, à maintes reprises, associé à « un crime d’État ». Mettant en garde contre des vices de procédure et la disparitio­n de certaines pièces relatives au dossier durant l’enquête entamée par le juge d’instructio­n, l’avocat en ques- tion et le reste des membres du comité de défense ont constammen­t demandé le report des audiences, afin de pouvoir réunir tous les éléments susceptibl­es de démystifie­r les circonstan­ce et les dessous de cet assassinat. De son cô t é , Mohamed Jemour, secrétaire général adjoint du parti des Patriotes démocrates unifiés (PPDU), a affirmé, dans des déclaratio­ns à la presse, qu’il reste des preuves à révéler à la justice. Dans ce sens, il a rappelé que l’assassinat de l’ancien secrétaire général du Watad était survenu à la suite de plusieurs appels au meurtre de l’opposant dans les mosquées et au cours de prêches. A la mémoire de Chokri Belaïd, ce 6 février sera placé sous le signe « Non à l’oubli ». Un programme sera, à cette occasion, mis en place les 5, 6, et 7 février. Le Watad et le Front populaire ont, par ailleurs, appelé le gouverneme­nt à décréter le 6 février, Journée nationale de lutte contre le terrorisme et les assassinat­s politiques.

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