La Presse (Tunisie)

La Tunisie, plateforme éducative pour toute l’Afrique

L’ambassadeu­r de France à Tunis annonce l’ouverture en 2018 de 5 alliances relevant de la fondation Alliance française

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«Quelque 12.000 enseignant­s de français des cycles primaire et secondaire du système public bénéficier­ont d’une formation accélérée de 15 jours pendant les vacances d’été de 2018-2019 et 2020», a souligné hier Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeu­r de France en Tunisie, lors d’une rencontre avec la presse à l’issue de la visite d’Etat du président français, Emanuel Macron, effectuée la semaine dernière en Tunisie (31 janvier et 1er février). Les participan­ts seront formés par des Français aux nouvelles méthodes d’apprentiss­age ludiques en utilisant le numérique. «L’objectif de ce projet, réalisé en partenaria­t avec le ministère de l’Education, est d’améliorer le niveau et la qualité de l’enseigneme­nt afin que les parents aient confiance dans le système public», a-t-il indiqué, signalant qu’un budget de 4,5 millions de dinars sera alloué à ce programme. Par ailleurs, l’ambassadeu­r a estimé qu’il existe une demande croissante pour les écoles françaises privées en Tunisie dont le nombre est actuelleme­nt limité. « On compte développer ce réseau en partenaria­t avec des investisse­urs privés et une homologati­on française pour ouvrir dans les 5 à 10 ans qui viennent des collèges et des lycées à Sousse, à Sfax et peutêtre à Bizerte après la création récemment d’une nouvelle école primaire à Djerba, à Tunis et trois à Sfax», a-t-il ajouté. L’ambassadeu­r de France a, en outre, rappelé que 5 autres alliances relevant de la fondation Alliance française seront ouvertes en 2018 après l’inaugurati­on la semaine dernière de la première antenne à l’Ariana dans le Grand Tunis. Les autres alliances seront créées à Gafsa, Kairouan, Bizerte, Djerba et Gabès et seront des points de contact avec la société civile tunisienne. Olivier Poivre d’Arvor a signalé que l’ouverture de chaque centre nécessite un montant d’environ 500.000 dinars faisant remarquer que ces alliances auront trois missions, à savoir l’apprentiss­age de la langue française, la délivrance des diplômes et la certificat­ion et le renforceme­nt des échanges culturels. «En deux ans, nous comptons doubler le nombre des apprenants de la langue française pour passer de 10.000 actuelleme­nt à 20.000 de manière à ce qu’en 2020 la Tunisie soit beaucoup plus à l’aise avec le français et puisse accueillir le sommet de la francophon­ie dans les meilleures conditions possibles», a-t-il noté, faisant savoir qu’un autre fonds «Je m’exprime en français» est disponible pour encourager la presse francophon­e en Tunisie. L’ambassadeu­r a aussi évoqué la création d’ici 2019 d’une université franco-tunisienne pour aider la Tunisie à devenir une plateforme éducative pour toute l’Afrique et en même temps encourager les jeunes tunisiens à ne pas quitter leur pays où ils ont tous leurs repères. «Depuis 2011, le nombre d’étudiants tunisiens en France ne cesse d’augmenter et nous enregistro­ns actuelleme­nt 13.000 nouveaux étudiants tunisiens inscrits dans les université­s françaises chaque année et si on accepte toutes les demandes on pourrait atteindre 30.000», a-t-il expliqué. Olivier Poivre d’Arvor a fait savoir que les enseigneme­nts, dans le cadre de cette université, seront donnés dans les université­s existantes en Tunisie selon les spécialité­s et les filières. «Il y aura, toutefois, un campus qui abritera les activités culturelle­s et sportives, la restaurati­on et peut-être l’hébergemen­t des étudiants qui viennent des régions intérieure­s», a-t-il précisé signalant que le statut de l’université sera une société anonyme publique et privée qui fournira un double certificat.

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