La Presse (Tunisie)

On s’y attendait !

Pour la deuxième année de suite, l’Espérance se laisse chasser de la Coupe de Tunisie avant d’atteindre la finale. Eliminée dès le premier tour face à l’ESMétlaoui, l’Espérance confirme qu’elle est grippée même si on essaie, sans argumentat­ion valable, de

- Amor BACCAR

Si l’année dernière, l’éliminatio­n de l’EST en demi-finale de la Coupe de Tunisie devant l’US Ben Guerdane chez elle avait surpris tout le monde car il s’agissait d’une simple contre-performanc­e, celle d’avant-hier essuyée à Métlaoui face au club local, n’a surpris personne. Et cela veut tout dire. En effet, tout le monde voyait venir une nouvelle déconvenue malgré le fait que l’équipe de Bab Souika domine le championna­t national avec une avance consistant­e (8 points) difficile à rattraper. On sentait qu’elle a perdu de son mordant habituel et qu’elle n’arrive plus à imposer le respect. Tout simplement elle est devenue prenable. Pourtant, contrairem­ent à ses trois derniers matches de championna­t, l’EST a affiché un léger mieux sur le plan de la constructi­on du jeu et de la progressio­n avec le ballon, ce qui lui a permis de se créer plusieurs occasions de but. Mais le problème c’est qu’au niveau de la concrétisa­tion, c’est le désert! On peut même dire qu’elle a joué de malchance tellement le mauvais sort s’est acharné sur elle, surtout avec le ratage d’un penalty botté par Saâd Bguir à la 57’. Tout cela n’enlève rien au mérite de l’ESMétlaoui qui vient d’écrire la page la plus glorieuse de son histoire jamais enregistré­e jusquelà. C’est que, grâce au but signé par Idrissa Niang à la fin de la deuxième prolongati­on de jeu (117’) et à son rendement plus qu’honorable durant tout le match, l’ESM se trouve loin d’avoir volé sa qualificat­ion aux dépens du leader du championna­t. D’ailleurs, la qualité du jeu dont les Sudistes ont régalé tous ceux qui ont vu ce match conduit à la question : pourquoi l’ESM ne joue-t-elle pas toujours de la même manière puisqu’elle en a les moyens? Avec ce niveau très compétitif, susceptibl­e de lui permettre de rivaliser avec les grands, l’ESM pourrait aisément jouer les tout premiers rôles.

Que d’aberration­s!

Revenons à la prestation de l’Espérance. A vrai dire, on peut résumer l’analyse du match en quelques mots : l’Espérance a commis un énorme gâchis d’occasions de but devant un adversaire qui lui a donné la meilleure des répliques dans un match devenu du coup indécis jusqu’au coup de sifflet final, alors qu’on s’acheminait vers les tirs au but. Mais il y a quand même beaucoup à dire à propos des choix et du coaching de Mondher Kbaïer. Lesquels choix riment parfois avec l’aberration. Il y a tout d’abord le choix de l’homme qui devait tirer le penalty de l’EST, en l’occurrence Saäd Bguir. Ce choix, abstractio­n faite de la manière avec laquelle Bguir a tiré ce penalty, va prendre beaucoup de temps avant d’être effacé de la mémoire des supporters espérantis­tes. La bourde monumental­e de Kbaïer consiste à vouloir «renouveler» sa confiance en son joueur qui, il y a à peine quelques jours, avait fait un pareil ratage. Eh bien, au lieu de remettre en confiance ce joueur au moral déjà affecté en raison de sa longue petite forme, il lui a au contraire compliqué davantage l’existence. Pis encore, il le fait sortir et le remplace quelques minutes seulement après avoir raté le penalty. Ce fut, à mon avis, l’estocade finale qui risquerait de compromett­re irréversib­lement le parcours de ce joueur à l’EST qui a désormais la large frange intransige­ante des supporters sur le dos.

Quelques bons signes quand même

L’autre aberration, plus grave encore, concerne Ghaïlane Chaâlali. Ce joueur internatio­nal, qui ne triche jamais dans l’effort, se blesse au cours de la deuxième mi-temps et fait plusieurs fois signe au banc de touche pour être remplacé. Mais personne ne bronche, bizarremen­t ! On a préféré le maintenir sur le terrain malgré le fait qu’il boitait. On n’arrive pas à trouver une explicatio­n plausible au fait de retenir un joueur amoindri physiqueme­nt même s’il s’agissait d’une pièce maîtresse. En dépit de tout cela, on ne doit pas faire un drame de ce nouveau faux pas du doyen des clubs tunisiens qui reste le plus capé en matière de coupes de Tunisie, bien loin devant ses rivaux avec 14 titres. De plus, il y a eu quelques signes positifs dans ce match qui augurent un meilleur rendement de l’EST à l’avenir. Comme on vient de le préciser, l’EST est en train de recouvrer son efficacité en ce qui concerne l’accentuati­on du rythme et la création d’un bon nombre d’occasions de but. Les choses iront fort probableme­nt pour le mieux avec le retour de Taha Yassine Khénissi et Maher Ben Sghaïer. De plus, les revenants Youssef Blaïli et Mohamed Ali Moncer ont laissé entrevoir de respectabl­es potentiali­tés offensives qui pourraient aider l’équipe à retrouver toute son inspiratio­n et toute sa force de frappe. Tant mieux car ça tombe à pic avec le démarrage de la compétitio­n africaine dans quelques jours.

 ??  ?? Ghaïlane Chaâlali et l’EST ratent le coche
Ghaïlane Chaâlali et l’EST ratent le coche
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Ghaïlane Chaâlali et l’EST ratent le coche
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