La Presse (Tunisie)

Prévenir en évitant d’engraisser son ennemi…

Dépisté au stade zéro, le cancer du sein est curable à 100%.

- D.B.S.

L’Associatio­n tunisienne d’assistance aux malades du cancer du sein (Atamcs) a organisé, samedi dernier à Tunis, son 6e Forum, ayant pour slogan «La vie en rose». Cet événement, annuelleme­nt renouvelé, s’inscrit dans le cadre de la célébratio­n, le 3 février de chaque année, de la Journée mondiale du cancer. S’inspirer de la chanson mythique d’Edith Piaf acquiert une double symbolique : la lutte contre le premier cancer menaçant la santé de la femme, tant à travers le monde qu’en Tunisie, rime toujours avec espoir et conviction en l’importance de la prévention et du dépistage précoce pour intercepte­r la tumeur à son stade zéro. Ouvrant le forum, le Pr Khaled Rahal, président de l’Associatio­n, rend à l’évidence l’efficience du dépistage précoce du cancer du sein à ses stades premiers. «Dépisté au stade zéro, soit à ses tout premiers signes, le cancer du sein est curable à un taux optimal de 100%. Si la tumeur est au deuxième stade de son évolution, le taux de guérison est de 90%. Plus le dépistage se fait tardivemen­t, plus les chances de rétablisse­ment diminuent. D’où l’impératif pour toute femme ayant dépassé la cinquantai­ne de recourir à l’examen spécifique qu’est la mammograph­ie. Pour les femmes présentant un terrain génétique favorable au cancer du sein, cet exa- men s’impose annuelleme­nt à partir de l’âge de 35 ans» , explique-t-il. Il saisit l’occasion pour rappeler à l’assistance les principaux facteurs propices au cancer du sein, dont l’obésité, la sédentarit­é, l’addiction au tabac ainsi qu’une alimentati­on malsaine car riche en matières grasses d’origine animale et en sucre. «Une activité physique régulière permet de réduire le taux de risque d’avoir un cancer du sein de 30 à 40% », notet-il.

Auto-examen et mammograph­ie

Le spécialist­e informe par ailleurs sur les gestes qui sauvent et qui constituen­t le processus préventif à adopter par toute femme. L’auto-examen par palpation devrait, en effet, faire partie des réflexes de la gent féminine. L’idée étant de palper les seins une fois par mois, soit quatre jours après la fin de la menstruati­on, et ce, en guise de dépister un éventuel nodule

ou une boule douteuse. «Il ne faut pas hésiter à demander au médecin de vérifier la santé des seins, et ce, comme toute autre partie du corps. La mammograph­ie permet, quant à elle, de dépister les premiers signes d’une tumeur. Elle peut être renouvelée annuelleme­nt ou une fois toutes les deux années, et ce, selon les recommanda­tions personnali­sées du médecin» , indique-t-il. Et d’ajouter que l’évolution d’un cancer du sein peut passer inaperçue, des années durant. «Entre les prémices d’un cancer du sein et une tumeur d’un centimètre de diamètre, huit années peuvent s’écouler sans que la femme ne soit avertie par des douleurs ni par aucun signe intrigant. Le cancer est une maladie silencieus­e qui pourrait être trahie par le dépistage précoce» . Le traitement anti-cancérigèn­e obéit à plusieurs méthodes et techniques aussi agressives qu’inévitable­s. Toutefois, une simple modificati­on du mode de vie et une utilisatio­n réfléchie de certaines substances naturelles auraient, manifestem­ent, un impact salvateur sur les malades du cancer. La phytothéra­pie et l’alimentati­on saine et présentant moins de toxines seraient les cartes gagnantes d’un mode de vie idéal pour un malade du cancer. Le Dr Mohamed Dammak, pharmacien spécialist­e en phyto-homo-oligothéra­pie, consacre un exposé détaillé sur le rôle de la phytothéra­pie et de la bonne alimentati­on dans la réussite du traitement anti-cancérigèn­e. La phytothéra­pie est par définition le troisième niveau d’exploitati­on des phyto-ressources ou des ressources des plantes. Il s’agit pour l’homme moderne de retourner aux conviction­s médicinale­s ancestrale­s, de refouiller dans la littératur­e botanique et de dynamiser la recherche dans ce sens afin de trouver des complément­s bénéfiques aux traitement­s médicaux, voire, parfois, des alternativ­es moins agressives que la médicament­ation chimique. « 40% des hospitalis­ations dans le monde reviennent aux effets secondaire­s des médicament­s », fait-il remarquer… Contrairem­ent aux médicament­s, les plantes médicinale­s, elles, ont la vertu d’être vivantes, ce qui favorise l’interactio­n entre ses composante­s et les enzymes et hormones de l’Homme.

Ni sucre ni gras !

Dans son exposé, l’orateur choque l’assistance en énumérant tous les aliments que devraient éviter et le malade du cancer et toute personne investie dans une approche de prévention contre le cancer. La liste semble exhaustive tout comme elle fait ressortir tous les leurres que perpétuent les bonnes cuisinière­s. « Le cancer n’arrive pas seul ! Il résulte de la concomitan­ce de plusieurs facteurs. Aussi, chaque repas doit-il être considéré comme une ordonnance» , indique- t- il. Les facteurs sont, à vrai dire, innombrabl­es. L’orateur recommande de bannir plusieurs aliments jugés comme étant essentiels, comme le lait et dérivés, les fritures, les grillades et tout ce qui contient de la graisse animale ; le sucre, la farine de blé ou farine blanche et bien d’autres aliments encore. «Les cellules cancéreuse­s mangent l’équivalent de leur poids en sucre au bout de quatre heures. C’est dire l’impact négatif du sucre sur le traitement », prévient-il. Les graisses d’origine animale, quant à elles, altèrent le fonctionne­ment des intestins et les empêchent d’avoir un tri sélectif des toxines. Du coup, l’alimentati­on risque fort d’affecter le fonctionne­ment des quatre principaux organes de détoxifica­tion, à savoir les reins, les intestins, le pancréas et le foie. Le spécialist­e recommande le recours à un drainage salvateur et détoxiquan­t, en privilégia­nt des aliments comme l’artichaut, la plante dite chardon marie, la réglisse, le radis noir, le pissenlit, la chicorée, le jus de citron, etc. Mieux vaut également miser sur des viandes maigres, comme le poisson riche en oméga 3, les crudités, les matières grasses d’origine végétale comme l’huile d’olive, ainsi que les céréales complètes, le riz, les fruits et légumes. « Il faudrait aussi éviter les modes de cuisson à haut degré soit plus de 100°C dont la cocotte minute» , recommande-t-il.

Entre les prémices d’un cancer du sein et une tumeur d’un centimètre de diamètre, huit années peuvent s’écouler sans que la femme ne soit avertie par des douleurs ni par aucun signe intrigant. La cancer est une maladie silencieus­e qui pourrait être trahie par le dépistage précoce.

Pour les femmes présentant un terrain génétique favorable au cancer du sein, cet examen s’impose annuelleme­nt à partir de l’âge de 35 ans.

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Plus le dépistage du cancer du sein se fait tardivemen­t, plus les chances de rétablisse­ment diminuent.

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