La Presse (Tunisie)

Le programme «Amen social» en débat

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Des représenta­nts d’organisati­ons nationales ont présenté, hier lors d’une journée parlementa­ire à l’Assemblée des représenta­nts du peuple (ARP), des propositio­ns d’amendement du projet de loi organique relatif à la création du programme «Amen social» pour la promotion des catégories pauvres et à revenu limité. Le directeur du centre des affaires sociales relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), Sami Selani, a appelé, dans ce cadre, à orienter ce projet vers la création des microproje­ts afin de renforcer l’initiative privée auprès des catégories pauvres. Le responsabl­e a insisté aussi sur l’impératif de créer des mécanismes de financemen­t d’entreprene­uriat et d’accès au marché, tout en préservant l’assistance sociale en faveur des catégories à besoins spécifique­s, incapables de travailler. Selani a revendiqué, à cette même occasion, l’actualisat­ion des registres des bénéficiai­res d’aides sociales destinées aux catégories pauvres. De son côté, le vice-président de l’Union tunisienne de l’agricultur­e et de la pêche (Utap), Noureddine Ben Ayed, a défendu, dans son interventi­on, le droit des petits agriculteu­rs et pêcheurs de bénéficier du programme «Amen social», appelant à accorder à cette catégorie l’occasion d’exploiter des terres domaniales. Ben Ayed a appelé à fournir les équipement­s nécessaire­s aux agriculteu­rs, à leur faire bénéficier de la couverture sociale et à créer des pistes agricoles dans les zones rurales reculées. Le représenta­nt de l’Union tunisienne de solidarité sociale (Utss), Ali Hnid, a souligné, de son côté, l’obligation d’introduire dans le projet de loi relatif à la création du programme «Amen social» la création des structures relevant des réseaux de la sécurité sociale, garantissa­nt les droits fondamenta­ux des catégories les plus démunies. L’accès de ces catégories aux services publics, à savoir la santé, l’éducation et la couverture sociale, impose une éducation financière ciblant les acteurs actifs dans ces différents secteurs cités ci-dessus, a-t-il estimé. La vice-présidente de l’Union nationale de la femme tunisienne (Unft), Rim Abdelaoui, a exprimé la dispositio­n de l’organisati­on féminine à mettre en applicatio­n le programme «Amen social», en exploitant les centres de formation relevant de l’Unft, dont le nombre s’élève à 134. Le président de la commission de la santé et des affaires sociales, Souhaïl Alouini, a, pour sa part, souligné l’ouverture de la commission sur les différente­s propositio­ns, estimant qu’elles seront, probableme­nt, discutées aux mois de mars ou mai prochains. Ce programme représente, selon le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, le premier cadre juridique global et unifié, réglant les programmes d’interventi­ons sociales présentés par l’Etat au profit des catégories pauvres, niant le fait qu’il soit le résultat des dernières manifestat­ions mais plutôt le fruit d’une conception stratégiqu­e élaborée par le ministère. Le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur, a précisé que la mise en vigueur des droits sociaux et économique­s au profit de tous les citoyens et particuliè­rement les catégories pauvres demeure un enjeu fondamenta­l de l’Etat.

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