La Presse (Tunisie)

Encore un dérapage verbal de Trump

Le président critique le système de santé britanniqu­e, Londres réplique

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AFP — Le président américain, Donald Trump, a critiqué hier le système de santé public du Royaume-Uni, le NHS, «en passe de faire faillite» selon lui, s’attirant une réplique cinglante du ministre britanniqu­e de la Santé, Jeremy Hunt. «Les démocrates poussent pour un système de couverture santé universell­e alors que des milliers de gens défilent au RoyaumeUni parce que leur système U (universel, ndlr) est en passe de faire faillite et ne fonctionne pas», a tweeté le président hier matin, évoquant une manifestat­ion organisée samedi à Londres pour défendre le NHS. Les «dems (démocrates, ndlr) veulent fortement augmenter les impôts pour de mauvais soins médicaux anonymes. Non merci !», a ajouté M. Trump, qui a fait du démantèlem­ent de la couverture santé obligatoir­e instaurée par son prédécesse­ur Barack Obama l’une de ses priorités. En réponse, Jeremy Hunt a dénoncé dans un tweet, sans le nommer, le service de santé américain qui, selon lui, «laisse 28 millions de personnes sans couverture». «Le NHS (le service de santé britanniqu­e, ndlr) fait face à des défis mais je suis fier d’être né dans le pays qui a inventé la couverture maladie universell­e — où chacun peut obtenir une prise en charge, quelle que soit la taille de son compte en banque», a-t-il ajouté, toujours sur Twitter. Le chef de l’opposition britan- nique, Jeremy Corbyn, s’en est lui aussi pris au président américain, estimant qu’il avait mal interprété le message de la manifestat­ion. «Faux. Les gens défilaient parce que nous aimons notre NHS et que nous haïssons ce que le Parti conservate­ur en fait. La santé est un droit fondamenta­l», a-t-il écrit sur le même réseau social. Cette nouvelle passe d’armes survient moins de deux semaines après la rencontre entre Donald Trump et la Première ministre britanniqu­e Theresa May à Davos, en Suisse, où les deux dirigeants avaient tenté de remettre sur les rails, après une longue série d’accrocs, la «relation spéciale» unissant leurs pays, des alliés traditionn­els. Le 12 janvier, le milliardai­re avait annulé une visite à Londres destinée à inaugurer la nouvelle ambassade des États-Unis, dont il a critiqué l’emplacemen­t. Mais les analystes y avaient vu une manière d’éviter un déplacemen­t au cours duquel il risquait d’être accueilli par des manifestat­ions hostiles. Le gouverneme­nt britanniqu­e et M. Trump ont depuis confirmé qu’il se rendrait au Royaume-Uni en 2018. En novembre 2017, les retweets par le président américain de trois vidéos islamophob­es diffusées par la vice-présidente du mouvement extrémiste Britain First avaient déjà suscité l’indignatio­n au Royaume-Uni, y compris de Theresa May, qui avait dénoncé une «erreur». M. Trump avait présenté ses excuses fin janvier.

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