Sur les visages marqués par l’amertume et des regards inquisiteurs, les protestataires semblent déterminés à ne pas lâcher du lest. La reprise de la production de phosphate risque d’être «une césarienne» douloureuse, à moins que l’on trouve le bon pratici
Les chiffres réalisés lors du dernier trimestre de 2017 ont permis de boucler l’année avec une hausse sensible de la production du phosphate balisant la voie pour faire mieux durant l’année en cours. Avec une hausse évaluée à 20% et une production estimée à 15 000 tonnes, certes il n’y a pas de quoi jubiler d’autant plus qu’on est loin de l’année de référence (2010) avec 8 millions de tonnes, mais l’espoir est permis tout de même. Sur le terrain, les soubresauts vécus dans le bassin minier suite à la délibération des résultats du concours de la CPG ont eu l’effet d’un coup de frein qui risque de gripper la machine de nouveau et renvoyer ce trust à l’aprèsrévolution avec la glissade des chiffres qui continuent leur descente sur la pente raide. En effet, la durée d’inactivité de la production du phosphate, en arrêt forcé depuis le 20 janvier dernier, risque de se prolonger dans le temps en l’absence de solutions efficientes avec ce dialogue de sourds entre les responsables et les mécontentents parmi les candidats au fameux concours. Lancés pour apaiser la crise du chômage qui sévit dans la région, les concours de recrutement sont devenus un problème épineux. Une lueur d’espoir demeure tout de même au vu des dernières décisions prises par le ministère des Mines et des énergies renouvelables. Mais qu’en est-il du feedback de ce lot de décisions chez les protestataires qui campent encore sur leur position avec un «niet» pour la reprise de l’activité phosphatière ? Nous nous sommes rendus sur les lieux pour prendre le pouls de la situation. B. M 25 ans bachelier et diplômé en électronique auto s’exprime : «On parle du recrutement de 1700 agents d’exécution, alors que seulement 1525 ont été dénombrés. Nous ignorons exactement le nombre de personnes déclarées admises, et à Metlaoui, seuls 200 candidats admis sont connus. Le paramètre de «quota» réservé à chaque délégation minière n’a pas été respecté. Des résultats délibérés dans le flou total et les responsables font la fine bouche pour venir nous expliquer ce qu’il se passe. Parmi les admis, je connais des personnes qui travaillent ailleurs. Il y a même un que je connais de près et qui travaille en Italie. Un jeune lycéen de 18 ans a été admis, alors que 4 autres appartenant à la même famille ont décroché le sésame. Autant d’aberrations et de dépassements qui font de ce concours celui de la honte. La décision prise par le ministère de tutelle de recruter un supplément de 125 personnes risque de rester lettre morte. On ne sait plus à quel saint se vouer. La direction générale de la CPG et l’Agence tunisienne de la formation professionnelle et de l’emploi ont cadenassé les portes pour ne pas répondre à nos requêtes. Nous exigeons la venue d’une délégation ministérielle pour y voir plus clair. Entre-temps, le blocus continue et nous ne nous contenterons plus de promesses, beaucoup d’irrégularités doivent être élucidées». Sur les visages marqués par l’amertume et des regards inquisiteurs, les protestataires semblent déterminés à ne pas lâcher du lest. La reprise de la production du phosphate risque d’être « une césarienne » douloureuse, à moins que l’on trouve le bon praticien (…)