La Presse (Tunisie)

Au-delà d’une simple pratique

- Par Jalel MESTIRI

Notre politique sportive avance à l’écart du système. On est loin de pouvoir instaurer une pratique attrayante et intensive, du moins régulière. On part sur de mauvaises bases et on prend du retard par rapport aux autres nations. Nous avons un modèle qui ne répond plus aux nouvelles exigences sportives. Il en résulte des défaillanc­es caractéris­ées dans tout ce qui a rapport à la gestion et à la gouvernanc­e, ou encore aux méthodes et stratégies de travail.

LA situation du sport, l’état des infrastruc­tures, le manque de soutien moral et financier au sport individuel, ainsi que les préoccupat­ions des jeunes ont été au centre de la séance plénière de l’Assemblée des représenta­nts du peuple tenue avant-hier au Bardo, en présence de Majdoline Cherni, ministre de la Jeunesse et des Sports. L’absence d’investisse­ments des projets sportifs dans les régions a constitué aussi une source de préoccupat­ion pour les députés. Beaucoup d’élus ont déploré les raisons du non-achèvement de certains projets qui restent encore en suspens, que ce soit par manque de financemen­t, ou encore pour des raisons techniques et administra­tives, prenant notamment en exemple le projet de la cité sportive de Sfax qui n’a pas dépassé le stade des études, ou encore celui du complexe sportif de Béja ou le centre des stages de Matmata. Plus qu’une simple pratique, les méthodes et le travail sportifs reposent sur un niveau d’exigence au quotidien très élevé. Rigueur et discipline sont les maîtres-mots. L’objectif dans tout cela devrait être clair : développer une compétence de travail hors normes, un mental de champion et une véritable culture de la gagne. Tout ce qui s’accomplit ne peut être que l’expression d’une histoire, d’une continuité et d’une rupture entre ce qui précède et ce qui se construit. La gestion de ces différente­s étapes du parcours du sportif n’est point à travers ce qu’on est en train de constater, un axe fort. Au-delà des interrogat­ions, des interpella­tions et même des interpréta­tions des représenta­nts du peuple, la réussite du sport tunisien a souvent émergé d’une sorte de miracle. Il faut remarquer que la dimension sportive n’a jamais été en Tunisie un objet d’étude dans la formation des athlètes susceptibl­es de monter sur les plus hautes marches des podiums. Pas de développem­ent des compétence­s, pas d’optimisati­on de la performanc­e. Notre politique sportive avance à l’écart du système. On est loin de pouvoir instaurer une pratique attrayante et intensive, du moins régulière. On part sur de mauvaises bases et on prend du retard par rapport aux autres nations. Nous avons un modèle qui ne répond plus aux nouvelles exigences sportives. Il en résulte des défaillanc­es caractéris­ées dans tout ce qui a rapport à la gestion et à la gouvernanc­e, ou encore aux méthodes et stratégies de travail. Le choix relayé dans les différente­s perspectiv­es et alternativ­es consiste à donner au sport et aux sportifs les moyens nécessaire­s pour faire face à la suffisance et s’épanouir. Il s’agit de savoir en priorité comment détecter les sportifs de haut niveau, surtout à l’intérieur du pays et dans les régions oubliées. Comment les encadrer chaque jour et, surtout, comment comprendre les difficulté­s qu’ils rencontren­t dans la poursuite des objectifs. Comment enfin s’intéresser aux athlètes chez qui la culture de la performanc­e se doit d’être présente, assurée et rassurante. Un champion, ça se fabrique beaucoup plus que ça s’invente…

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