Le boom du secteur agricole se poursuit
Net accroissement des investissements agricoles après la promulgation du nouveau code des investissements. L’élevage, le machinisme et le secteur irrigué en tête des projets réalisés par les jeunes.
Les investissements dans le secteur agricole ont enregistré un bond remarquable partout dans le pays, notamment après la promulgation du nouveau code des investissements qui a prévu de nouveaux avantages en faveur des nouveaux promoteurs, favorisant même une véritable ruée sur l’investissement dans les activités du machinisme, de l’élevage et des cultures irriguées. Déjà, selon la directrice régionale de l’Agence de promotion des investissements agricoles du Kef (Apia), le nombre de dossiers soumis à l’agence depuis le mois d’août dernier a grimpé de 400 à 450 par rapport à la période de 2016-2017, avec un encours financier de 35 millions de dinars contre 20 millions de dinars pour la période de l’année précédente. Le regain d’intérêt pour le secteur agricole s’explique selon la même source par les dispositions fort incitatives prévues par le nouveau code des investissements qui accorde désormais des avantages allant, à titre d’exemple, à 50% pour le matériel agricole, notamment le machinisme (tracteur, moissonneuse-batteuse, semoir, charrue, etc.) et également pour les équipements d’irrigation. Même si le problème de l’eau demeure très persistant et stressant pour les cultivateurs, de nombreux agriculteurs se sont orientés vers le forage de puits de surface ou leur approfondissement pour mener à bien les activités culturales d’irrigation, notamment en matière de solonacées, de légumineuses de cucurbitacées ou autres, eu égard à la rentabilité prouvée de ces activités. Une autre activité portant sur la culture de la pomme de terre des hauteurs également dite de 5e saison (entre juin et octobre) commence à son tour à susciter l’intérêt des cultivateurs. Il s’agit d’un projet initié dans le cadre de la coopération tuniso-allemende qui porte, cette année, sur la réalisation de près de 100 ha de turbercules de 5e saison dans les zones situées en altitude, à plus de 700 mètres, dans les gouvernorats du Kef (60 ha), Kasserine et Jendouba (20 ha par gouvernorat environ) soit en tout 300 t de tubercules traités et contrôlés. Le projet est déjà à sa deuxième expérience, après celle de l’année écoulée au cours de laquelle les rendements obtenus à l’hectare sont estimés entre 25 et 35 quintaux à l’hectare, soit de quoi rendre très attractive cette activité culturale qui devrait approvisionner le pays en pomme de terre à une période où ce produit commence à manquer sur le marché. Le projet devrait permettre à terme, selon les responsables qui le pilotent de porter la production à près de 20 mille tonnes de tubercules, et ce, grâce à l’extension des emblavures qui pourraient atteindre 2.000 ha, en fonction de la disponibilité de l’eau pendant la période de culture, ce qui va sans nul doute maintenir la cadence d’approvisionnement du pays en pomme de terre et créer de nouvelles sources de revenus stables et durables pour les cultivateurs dans les régions ciblées. Cela dit encore, c’est la catégorie des jeunes qui semble de plus en plus portée sur les activités agricoles, y compris pour la catégorie des diplômés de l’université, traduisant un changement des mentalités et un engouement pour le secteur agricole jugé, selon les responsables de l’Apia, juteux et prometteur à bien des égards. Auquel cas, c’est une illustration d’un nouvel état d’esprit du secteur agricole où, en dépit des multiples difficultés dont il souffre, l’initiative privée progresse.