sérénité et discernement
Par Nourreddine BEN TICHA Conseiller présidentiel chargé des relations avec l’ARP et les partis politiques
Verser dans la critique pour la critique est tout simplement un acte absurde qui n’est d’aucun apport pour personne. Il engrange sur le temps de son auteur. Il abuse de celui des lecteurs (que nous présumons précieux ). A l’auteur de l’article intitulé « Quand Béji Caïd Essebsi dérape », paru dans le journal algérien L’Expression en date du 5 février, nous souhaitons signaler quelques données objectives. Tout le monde s’accorde à dire en Tunisie et ailleurs que Béji Caïd Essebsi est un homme d’État. Il est riche d’une expérience politiques et des affaires publiques longue de quelque soixante ans. Il a accompagné le leader Bourguiba pour l’indépendance de la Tunisie. Il l’a suivi dans la gestion des affaires de l’Etat. Plus d’une fois, il est monté au créneau pour défendre l’établissement d’une démocratie au sein de son parti déjà et depuis 1971. Il avait fini par démissionner du parti au pouvoir sur fond de réclamations pressantes pour l’établissement déjà en 1971 d’un régime démocratique en Tunisie. Les jeunes générations tunisiennes l’ont découvert au lendemain de la révolution du 14 janvier. Rappelé par le devoir, il a pris en charge le pays, en février 2011, au plus fort de la révolution, dans un contexte national et régional marqué par une explosion de revendications en Tunisie et par l’enfoncement de la Libye dans la guerre civile. Démocrate, sage et lucide, il a accompagné la naissance de la démocratie en Tunisie et a contribué activement à son raffermissement dans le pays. A ce titre, rappelons qu’il a créé des conditions favorables à l’organisation du premier scrutin démocratique en Tunisie; scrutin qui a débouché sur l’élection d’une Assemblée nationale constituante. Il a su éviter au pays le pire en permettant, avec la création de son parti Nida Tounès, de rééquilibrer le paysage politique et de sauver le pays d’un régime autocratique. Il a su une fois de plus, au plus fort des turbulences politiques qui ont marqué la société durant le gouvernement de la Troïka, créer les conditions pour de nouvelles élections démocratiques, les législatives et la présidentielle qui ont permis, avec l’ascension de son parti, de rendre à la Tunisie sa vocation naturelle : une Constitution démocratique, un Etat à caractère civil où priment les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnues ; dont la liberté de conscience et les droits de la femme. Autre élément objectif de grande importance que l’Histoire retiendra : vainqueur de l’élection présidentielle et des législatives de 2014 il n’a pas exclu de larges franges de la société tunisienne qui ont donné leurs voix au parti Ennahdha, en privilégiant le consensus associant ce parti à la gestion des affaires du pays. Force est de constater de manière objective que Caïd Essebsi a réussi à mettre la démocratie sur les rails en Tunisie ; pari dangereux qu’il a su gagner. En dépit des difficultés en tous genres inhérentes à toute transition démocratique, la Tunisie a gagné la bataille de la liberté d’expression, de la libération de la parole… Dans un contexte régional marqué par des turbulences visibles et non visibles, la Tunisie demeure un pays stable et qui gagne son combat contre le terrorisme. Incarnant la nation, il reste le garant de la pérennité de l’État, animé qu’il est d’une volonté sincère de redresser la situation dans le pays et de lui assurer la place qu’il mérite parmi les nations. Se projetant dans l’avenir, nous souhaitons rappeler à l’auteur de l’article sus-mentionné que nos deux pays frères et solidaires (nos dirigeants ont eu à le rappeler cette semaine à l’occasion de la commémoration du 60e anniversaire des événements tragiques à Sakiet Sidi Youssef en 1958) ont montré une détermination sans faille à poursuivre leur étroite collaboration. Restons positifs, savoir se projeter dans l’avenir et travailler pour le bien de nos peuples respectifs. Monsieur, votre papier-procès se base sur une phrase jamais prononcée par le président Caïd Essebsi, car l’humilité est ce qui distingue les hommes d’Etat, et Caïd Essebsi est un grand homme d’Etat.
N.B.T.