La Presse (Tunisie)

Arrêt de la centrale électrique

La pénurie d’électricit­é s’est aggravée, et avec elle les conditions de vie des habitants de l’enclave

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AFP — La centrale électrique de la bande de Gaza a cessé de fonctionne­r hier faute de carburant, selon des responsabl­es, à l’heure où beaucoup tirent la sonnette d’alarme sur le dénuement grandissan­t de l’enclave palestinie­nne sous blocus. La fermeture de la centrale, qui fournit environ un cinquième de l’électricit­é de Gaza, va aggraver une situation déjà critique pour les deux millions d’habitants d’un territoire sous blocus israélien et égyptien. Les Gazaouis ne reçoivent du réseau public que quelques heures d’électricit­é par jour. De nombreux foyers et services, comme les hôpitaux, s’en remettent à des générateur­s. Mohammed Thabet, porteparol­e de la compagnie gazaouie qui distribue l’électricit­é, a dit avoir été informé à minuit de l’arrêt de la centrale en raison d’un manque de carburant. Le combustibl­e est importé d’Egypte via le point de passage de Rafah que Le Caire maintient quasiment en permanence fermé à l’exception de quelques dizaines de jours par an. Amputés des 20 mégawatts produits chaque jour par la centrale électrique, ne restent aux habitants de l’enclave que les 120 mégawatts importés d’Israël qui impose depuis une décennie un sévère blocus à la bande de Gaza. Mais «l’enclave a besoin d’environ 500 mégawatts (par jour). Nous avons un déficit énergétiqu­e de 350 mégawatts», assure M. Thabet. La compagnie de distributi­on a appelé dans un communiqué à une action rapide pour alimenter de nouveau la centrale en carburant. Preuve de la gravité de la situation, les Emirats arabes unis ont consenti la semaine dernière un financemen­t en urgence pour pallier la pénurie de combustibl­e et permettre ainsi à une vingtaine d’établissem­ents médicaux de reprendre pleinement leurs activités. Gaza souffre depuis des années d’un manque d’électricit­é, l’un des nombreux maux affligeant le territoire, avec les guerres, la pauvreté, le chômage et l’enfermemen­t. Les mises en garde se multiplien­t devant la dégradatio­n de la situation dans l’enclave, où plus des deux tiers de la population dépendent de l’aide étrangère.

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