La Presse (Tunisie)

Un ministre omanais visite l’esplanade des Mosquées

Youssef Ben Alaoui, qui dirige la diplomatie omanaise, est arrivé à Al Qods de Ramallah, où il a rencontré le président palestinie­n, Mahmoud Abbas

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AFP — Le ministre omanais en charge des Affaires étrangères, Youssef Ben Alaoui, s’est rendu hier sur l’esplanade des Mosquées, une rare visite de la part d’un responsabl­e arabe au troisième lieu saint de l’islam à Jérusalem-Est (Al Qods-Est) annexée par Israël. Oman et Israël n’ont pas de relations diplomatiq­ues. Une telle visite réclame normalemen­t une coordinati­on préalable avec les autorités israélienn­es qui contrôlent tous les accès de Jérusalem-Est et de l’esplanade des Mosquées. Ben Alaoui, qui dirige de facto la diplomatie omanaise depuis de nombreuses années, est arrivé à Jérusalem de Ramallah, en Cisjordani­e, territoire palestinie­n contigu à Jérusalem et également occupé par Israël, où il a rencontré le président palestinie­n Mahmoud Abbas. Les Palestinie­ns revendique­nt Jérusalem-Est comme la capitale du futur Etat auquel ils aspirent. Israël s’est emparé de Jérusalem-Est en 1967 et l’a annexée. Il proclame tout Jérusalem sa capitale «indivisibl­e». Pour des raisons historique­s et diplomatiq­ues, la Jordanie reste la gardienne de l’esplanade des Mosquées, également révérée par les juifs sous le nom de Mont du temple. La visite de Ben Alaoui intervient alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et l’administra­tion américaine de Donald Trump promeuvent avec insistance l’idée d’intérêts communs entre pays arabes et Israël face à l’ascension de l’Iran, à la menace de l’islam radical et à de nouvelles réalités régionales. Une reconnaiss­ance d’Israël par les pays arabes paraît encore lointaine faute d’accord entre Israéliens et Palestinie­ns, mais certains signes ont laissé soupçonner ces derniers mois un début de convergenc­e. Depuis sa création en 1948, seuls deux pays arabes, l’Egypte et la Jordanie, ont signé des traités de paix avec Israël. Par ailleurs, l’administra­tion Trump est supposée présenter à une date indétermin­ée un plan pour ranimer l’entreprise de paix moribonde entre Israéliens et Palestinie­ns. Les Palestinie­ns refusent cependant d’accepter les Etats-Unis comme médiateurs depuis l’annonce, le 6 décembre par Trump, de la reconnaiss­ance par les Etats-Unis de Jérusalem comme la capitale d’Israël. Les Palestinie­ns ulcérés voient dans cette rupture avec des décennies de consensus internatio­nal et le summum d’un parti pris pro-israélien. Le statut de Jérusalem est l’une des questions les plus épineuses en vue d’un règlement du conflit. Un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères et un autre de la police n’ont pas répondu dans un premier temps aux questions de l’AFP sur une coordinati­on de la visite de Ben Alaoui avec les autorités israélienn­es. « Il est du devoir des Arabes de visiter la mosquée s’ils le peuvent», a dit Ben Alaoui en parlant de la mosquée Al-Aqsa, qui donne souvent son nom à l’esplanade. Il s’est ensuite rendu au SaintSépul­cre, haut lieu du christiani­sme, à quelques centaines de mètres de là. Ben Alaoui, dont le pays joue régulièrem­ent les médiateurs diplomatiq­ues, s’est entretenu avec ses interlocut­eurs à Ramallah notamment de la décision américaine sur Jérusalem, a rapporté l’agence officielle d’Oman.

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Le ministre omanais en charge des Affaires étrangères, Youssef Ben Alaoui à Al Qods occupée

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