La Presse (Tunisie)

«L’UE ne doit pas se substituer à l’Otan»

Pour le ministre américain de la Défense, la défense commune est du ressort exclusif de l’Organisati­on atlantique

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AFP — Les alliés européens ont reconnu que la défense commune est une mission pour l’Otan et pour «l’Otan seule», a affirmé hier le secrétaire à la Défense américain, Jim Mattis, à l’issue d’une réunion au siège de l’Alliance à Bruxelles. « Il y a un accord clair pour inclure dans le document de l’UE que la défense commune est une mission pour l’Otan et pour l’Otan seule», a déclaré M. Mattis au cours d’une conférence de presse après une discussion sur l’initiative européenne de défense. «Je pense que les doutes qui devaient être dissipés hier ont été dissipés d’une manière très importante», a souligné la ministre de la Défense espagnole, María Dolores de Cospedal, au cours d’un point de presse. La délégation américaine avait exprimé de sérieuses réserves sur la relance de l’Europe de la défense européenne avant la réunion de Bruxelles. Le Canada, la Norvège, l’Islande et l’Albanie ont également fait part de leurs préoccupat­ions, selon une source diplomatiq­ue au sein de l’Otan «L’initiative européenne ne doit pas enlever des activités et des moyens à l’Otan», avait notamment mis en garde Katie Wheelbarge­r, chargée de la sécurité internatio­nale au ministère américain de la Défense, avant la visite de Jim Mattis à Bruxelles. Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenber­g, s’était également fait l’écho de ces inquiétude­s. « L’UE ne doit pas se substituer à l’Otan» et elle «ne doit pas fermer ses marchés de défense» aux Américains et aux autres pays non membres de l’UE, avait-il averti. La représenta­nte de la diplomatie européenne Federica Mogherini a été invitée mercredi soir à un dîner de travail pour expliquer l’initiative européenne. «Ce dîner a été très constructi­f», a-t-on assuré à l’Otan et au sein de l’UE. «La coopératio­n et le fait qu’il existe deux organisati­ons comme l’UE et l’OTAN qui peuvent travailler ensemble ont été évidents hier soir lors du dîner» avec Mme Mogherini, a pour sa part expliqué la ministre espagnole, en parlant de «voies complément­aires, et non parallèles, en termes de politique de sécurité, de politique de défense et de coopératio­n». La Coopératio­n structurée européenne (CSP), lancée en décembre 2017 par 25 pays de l’UE, devrait leur permettre de développer conjointem­ent des capacités de défense et d’investir dans des projets communs. Un Fonds européen de la Défense est censé générer un investisse­ment total dans le développem­ent des capacités de défense de cinq milliards d’euros après 2020. AFP — L’ancien syndicalis­te et homme d’affaires Cyril Ramaphosa a officielle­ment pris hier les rênes de l’Afrique du Sud au lendemain de la démission de Jacob Zuma, éclaboussé par des scandales de corruption et rejeté par son propre parti. Seul candidat en lice, le patron du Congrès national africain (ANC) au pouvoir a été élu chef de l’Etat par le Parlement, sans surprise et sans même besoin d’un vote formel. « Je déclare l’honorable Cyril Ramaphosa officielle­ment élu président de la République d’Afrique du Sud», a proclamé le président de la Cour constituti­onnelle, Mogoeng Mogoeng, dans un tonnerre d’applaudiss­ements et de chants. Sitôt investi, le nouveau chef de l’Etat doit prononcer dès ce soir (17h00 GMT) devant les députés son premier et très attendu discours sur l’état de la nation. Au terme d’une longue bataille avec M. Ramaphosa, Jacob Zuma a finalement rendu les armes mercredi soir, sous la menace imminente d’une motion de défiance déposée par son parti. «J’ai décidé de démissionn­er du poste de président de la République avec effet immédiat, même si je suis en désaccord avec la décision de la direction de mon organisati­on», a-t-il déclaré lors d’une allocution télévisée. Depuis qu’il a pris les rênes de l’ANC en décembre, M. Ramaphosa tentait d’obtenir un départ en douceur de M. Zuma, convaincu que son maintien au pouvoir conduirait l’ANC à une cuisante défaite aux élections générales de 2019. Mais il s’est heurté de front au refus du chef de l’Etat, dont le mandat n’expirait que l’an prochain. Jusqu’à ce que l’ANC décide finalement mardi de lui donner l’ordre de quitter ses fonctions.

«Pas d’accord»

«Je ne suis pas d’accord car il n’y a aucune preuve que j’aie fait quoi que ce soit de mal», s’est défendu, amer, M. Zuma. Sa capitulati­on a été accueillie par un ouf de soulagemen­t

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