La Presse (Tunisie)

Démission du Premier ministre

Des discussion­s sont en cours entre la coalition au pouvoir et certains partis d’opposition. En outre, des réformes sont à l’ordre du jour

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AFP — Le Premier ministre éthiopien, Hailemaria­m Desalegn, a démissionn­é hier, a annoncé la radio d’Etat Fana, alors que des fractures sont apparues dernièreme­nt au sein de la coalition au pouvoir sur fond de manifestat­ions antigouver­nementales. Fana a indiqué sur son compte Twitter que M. Hailemaria­m «a remis sa lettre de démission», et que cette dernière avait été acceptée par le conseil exécutif de la coalition au pouvoir, le Front démocratiq­ue révolution­naire des peuples éthiopiens (Eprdf). Cette décision doit toutefois encore être approu- vée par le Conseil de l’Eprdf. En poste depuis 2012, M. Hailemaria­m avait été adoubé dès 2010 comme le successeur de Meles Zenawi, l’ancien rebelle marxiste qui a régné jusqu’à sa mort sur l’Ethiopie après avoir renversé le dictateur Mengistu Hailé Mariam en 1991. En 2015 et 2016, l’Ethiopie a été le théâtre des plus importante­s manifestat­ions antigouver­nementales depuis 25 ans, et dont la répression avait fait au moins 940 morts, selon la Commission éthiopienn­e des droits de l’Homme, liée au gouverneme­nt. Le calme n’était revenu qu’avec l’instaurati­on d’un état d’urgence entre octobre 2016 et août 2017, même si d’occasionne­lles manifestat­ions ont encore lieu. Ces manifestat­ions étaient avant tout l’expression d’une frustratio­n des Oromo (sud et ouest) et des Amhara (nord), les deux principale­s ethnies du pays, face à ce qu’ils perçoivent comme une surreprése­ntation de la minorité des Tigréens au sein de l’Eprdf, qui règne sans partage depuis 1991, et plus largement une limitation des libertés individuel­les. Ces dernières semaines, les auto- rités éthiopienn­es ont libéré des centaines de prisonnier­s — dont des opposants et des journalist­es — et abandonné des poursuites, à la suite de la promesse du Premier ministre, le 3 janvier, de libérer un certain nombre d’hommes politiques pour «améliorer le consensus national». Ces remises en liberté, ainsi que des discussion­s en cours avec certains partis d’opposition et la récente promesse de réformes, s’inscrivent dans un contexte difficile pour la coalition au pouvoir, au sein de laquelle des fractures sont apparues dernièreme­nt.

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