La Presse (Tunisie)

Même avec l’accord de Paris, la météo extrême va augmenter

Le changement climatique a déjà un impact: un record a été largement battu en 2017, celui du coût mondial des catastroph­es naturelles avec 306 milliards de dollars.

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Les phénomènes météorolog­iques extrêmes vont augmenter de manière importante même si les objectifs de l’accord de Paris sont atteints, selon une étude publiée mercredi. Ces travaux, présentés dans la revue Science Advances, ont analysé la probabilit­é de périodes chaudes, sèches et de pluviosité excessive dans les prochaines années, autant de phénomènes exacerbés par la hausse de la températur­e de la Terre et du niveau des océans. Le changement climatique a déjà un impact: un record a été largement battu en 2017, celui du coût mondial des catastroph­es naturelles avec 306 milliards de dollars. «Ces coûts croissants représente­nt l’un des nombreux signes du fait que nous ne sommes pas prêts pour le climat d’aujourd’hui, et encore moins pour un degré supplément­aire de réchauffem­ent planétaire», a relevé Noah Diffenbaug­h, du Stanford Woods Institute for the Environmen­t. Les engagement­s des plus de 190 pays signataire­s de l’accord de Paris de 2015 devraient limiter la hausse mondiale du thermomètr­e entre deux et trois degrés Celsius par rapport à l’ère pré-industriel­le. Mais un tel niveau «devrait entraîner une augmentati­on importante et étendue de la probabilit­é historique d’épisodes extrêmes sans précédent», selon l’étude. «Nous avons déterminé que les humains ont déjà accru la probabilit­é d’événements extrêmes historique­ment inédits (...), y compris plus de 50 à 90% en Amérique du Nord, en Europe et dans l’est de l’Asie», ont poursuivi les chercheurs des université­s américaine­s de Stanford, Columbia et Dartmouth College. En vertu des engagement­s actuels, les vagues de chaleur sont cinq fois plus susceptibl­es de se produire dans une moitié de l’Europe et plus d’un quart de l’Asie. Et de fortes chutes de pluie sont trois fois plus probables dans plus d’un tiers de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’est de l’Asie. L’accord de Paris aspire à une réduction plus drastique, avec un réchauffem­ent contraint à 1,5 degré Celsius. Ce qui permettrai­t de limiter mais non d’éliminer le risque d’épisodes météo extrêmes, a relevé l’étude. Environ 10% de la plupart des régions resteraien­t exposés à un triplement de ces phénomènes. Et environ 90% de l’Amérique du Nord, de l’Europe, de l’est de l’Asie et les régions tropicales «verraient une augmentati­on marquée du risque de records de chaleur, de pluviosité et/ou de sécheresse». «Même si ce niveau préférable était atteint, nous vivrons toujours dans un climat ayant une probabilit­é beaucoup plus importante de survenance d’événements d’ampleur inédite qu’aujourd’hui», a relevé M. Diffenbaug­h.

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Un glissement de terrain après de fortes pluies

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