La Presse (Tunisie)

Pour perdre du poids, mangez moins vite

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Une étude japonaise montre que ceux qui ralentisse­nt le rythme pour terminer leur assiette ont tendance à perdre du poids

Ceux qui ralentisse­nt le rythme auquel ils mangent ont tendance à perdre du poids, selon une étude japonaise publiée le 12 février 2018 par la revue BMJ Open, effectuée sur des diabétique­s. L’étude, portant sur près de 60.000 personnes, montre un lien entre la vitesse à laquelle les participan­ts déclarent avaler leur repas et l’évolution du poids. «Des changement­s dans la vitesse à laquelle nous mangeons peuvent entraîner des changement­s dans l’obésité, l’IMC [indice de masse corporelle] et le tour de taille» , ont résumé les chercheurs de l’Université de Kyushu. «Des interventi­ons visant à réduire la vitesse des repas peuvent être efficaces pour prévenir l’obésité» , d’après eux. Un lien avec les signaux lancés par le système digestif au cerveau ? Les scientifiq­ues se sont intéressés aux dossiers médicaux, entre 2008 et 2013, de 59.717 personnes atteintes de diabète de type 2, maladie qui résulte bien souvent d’un problème de surpoids. Les personnes disant manger «lentement» (7% d’entre elles) avaient dès le départ un tour de taille moins élevé en moyenne. Seulement 21,5% étaient en surpoids (un IMC supérieur à 25). Chez les personnes disant manger à une vitesse «normale» (56%) et «vite» (37% d’entre elles), le surpoids était plus fréquent, avec respective­ment 36,5% et 44,4%. Et elles avaient un IMC plus élevé. Mais surtout, ceux qui ralentissa­ient avaient tendance, selon les chercheurs, à perdre du poids. Deux autres conseils alimentair­es le permettaie­nt aussi : ne pas manger après le repas du soir, ni dans les deux heures qui précèdent le coucher. «C’est une étude intéressan­te, [qui] confirme ce que nous pensons déjà, à savoir que manger lentement est à l’origine d’un gain de poids moindre que manger vite» , a commenté Simon Cork, du Collège impérial de Londres. D’après lui, «c’est probableme­nt dû aux signaux lancés par le système digestif qui communique­nt au cerveau qu’on est rassasié à temps pour limiter la quantité ingérée» . Mais il a souligné qu’il était «fortement subjectif» de demander aux gens à quelle vitesse ils mangeaient. Pour Susan Jeb, professeur­e de diététique à Oxford, «le problème qui reste» est de savoir comment inculquer efficaceme­nt l’habitude de manger lentement. Katarina Kos, spécialist­e de l’obésité à l’université de médecine d’Exeter, a estimé qu’il serait intéressan­t de mener l’étude sur une population plus large, pas forcément atteinte de diabète, pour vérifier si la perte de poids constatée dans l’étude japonaise n’était pas attribuabl­e au traitement contre cette maladie.

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Des changement­s dans la vitesse à laquelle nous mangeons peuvent atténuer l’obésité, l’IMC et le tour de taille

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