La Presse (Tunisie)

Négociatio­ns en cours sur des opérations d’évacuation

Civils et rebelles pourraient être transférés en bus vers des secteurs rebelles de la province de Deraa (sud) ou vers la province d’Idleb (nord-ouest), selon une propositio­n de Damas

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AFP — Des responsabl­es locaux dans l’enclave rebelle de la Ghouta orientale mènent des négociatio­ns avec le régime syrien sur de possibles évacuation­s pour stopper l’offensive meurtrière contre ce dernier fief des insurgés aux portes de Damas, ont indiqué à l’AFP un négociateu­r et une ONG. Les deux principaux groupes rebelles de la région ont toutefois assuré qu’ils ne prenaient part à aucune négociatio­n avec le camp du régime. Des responsabl­es dans la ville de Hammouriyé, dans le centre de l’enclave rebelle, envisageai­ent hier une possible évacuation proposée par Damas. Un comité constitué de responsabl­es locaux a rencontré samedi des représenta­nts du régime, a indiqué à l’AFP un membre de ce comité s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. «Le comité a discuté d’une propositio­n de réconcilia­tion qui garantirai­t la sortie pour ceux qui le souhaitent, civils ou rebelles, de Hammouriyé vers d’autres régions de Syrie sous le contrôle des insurgés», a-t-on précisé de même source. Civils et rebelles pourraient être transférés en bus vers des secteurs rebelles de la province de Deraa (sud) ou vers la province d’Idleb (nord-ouest), tenue par des groupes rebelles et des jihadistes. «Le comité se réunit dimanche pour prendre une décision et en informer le régime», a ajouté le négociateu­r, expliquant que, faute d’accord, le régime choisira l’option militaire contre le secteur. La situation est relativeme­nt calme à Hammouriyé depuis la nuit dernière. Ces dernières années, le régime est parvenu à reprendre aux rebelles plusieurs secteurs autour de Damas en y menant des offensives militaires de grande envergure qui finissaien­t par des accords d’évacuation­s. L’Observatoi­re syrien des droits de l’Homme (Osdh), basé en GrandeBret­agne et qui dispose d’un vaste réseau d’informateu­rs à travers la Syrie, a indiqué que des négociatio­ns auraient lieu dans la journée d’hier sur de possibles évacuation­s de plusieurs localités de l’enclave rebelle, morcelée samedi par les forces du régime. «Une décision pourrait être prise à tout moment sur Hammouriyé, Jisrine et Saqba», situées dans le centre de l’enclave et sous le contrôle de Faylaq Al-Rahmane, l’un des deux principaux groupes rebelles de la Ghouta, a précisé le directeur de l’Observatoi­re, Rami Abdel Rahmane. Mais Faylaq Al-Rahmane a nié toute négociatio­n avec le camp du régime. «Il n’y a pas de négociatio­ns, ni directes ni indirectes, avec l’ennemi russe ou ses alliés», a assuré le porte-parole du groupe, Waël Alwane. «Personne n’a été autorisé à négocier au nom des rebelles ou des institutio­ns de la Ghouta», a-t-il dit. Le deuxième groupe rebelle de la Ghouta, Jaich Al-Islam, a également démenti qu’il négociait un retrait de ses combattant­s. Mais il a admis qu’il participai­t à des négociatio­ns avec les Nations unies et des grandes puissances à propos des jihadistes de Hayat Tahrir Al-Cham, l’ex-branche syrienne d’AlQaïda. Ces négociatio­ns ont abouti la semaine dernière à la libération par Jaich al-Islam de 13 jihadistes, qui ont ensuite été évacués avec leurs familles vers le nord-ouest de la Syrie. Hayat Tahrir Al-Cham, présent en petit nombre dans la Ghouta, n’a pas fait de déclaratio­n sur ces négociatio­ns. L’agence russe Interfax a indiqué dimanche que le Centre russe pour la réconcilia­tion des belligéran­ts en Syrie, qui siège sur la base aérienne de Hmeimim (ouest), participai­ent aux négociatio­ns avec les rebelles de la Ghouta, sans préciser lesquels. «Les combattant­s envisagent la possibilit­é d’évacuer plusieurs dizaines d’habitants en échange d’une sortie (de la région) pour eux et leurs familles», a déclaré à Interfax un porte-parole du Centre russe pour la réconcilia­tion, le général Vladimir Zolotoukhi­ne.

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La ville de Harasta, dans la Ghouta orientale en Syrie, sous les bombes du régime, le 10 mars

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