La Presse (Tunisie)

La magie du verre

Cette artisane spécialisé­e dans le fusing de verre conjugue un savoir-faire méticuleux et son talent artistique.

- C.J.

C’est en surfant sur internet en 2004 que Ichraf Bou Sabbeh découvre la technique du fusing de verre. Si «le hasard ne favorise que les esprits préparés» comme elle aime à citer Pasteur, Ichraf Bou Sabbeh a en effet toujours eu une appétence pour le verre. Fascinée par cette matière «tranchante et fragile à la fois», elle s’amuse déjà à l’utiliser lors des ateliers de sculpture dispensés dans le cadre de sa formation de décoratric­e d’intérieur. Après avoir travaillé avec des architecte­s, Ichraf Bou Sabbeh souhaite se lancer dans la création artisanale, une passion. Elle décide de fonder sa propre entreprise : Bellani Atelier. Autodidact­e, elle commence à lire des livres sur le sujet : «J’ai fait des essais toute seule et ensuite j’ai rejoint des formations en Espagne et en Italie» . Le fusing de verre est une technique ancestrale très pointue et souvent remplacée par le soufflage : «En Europe cette technique est encore en train d’être expériment­ée, c’est l’un des plus vieux métiers au monde», assure-t-elle. Dans son atelier de Gammarth, Ichraf fabrique des assiettes, miroirs, revête- ments muraux, luminaires et bijoux. Une activité très prenante pour une femme hyperactiv­e : «Il faut que je sois très organisée, à côté de l’atelier, je prends des cours de théâtre, je suis une formation de professeur­e de yoga et continue mon activité de plasticien­ne» . En effet, en parallèle de son entreprise, Ichraf s’est lancée dans une activité artistique. En 2014, elle expose alors son travail au Salon d’Automne Internatio­nal organisé au Palais Kheireddin­e à Tunis. Confrontée comme tous les artisans à une conjonctur­e difficile, cette passionnée de fusing de verre doit redoubler d’efforts : «Mon activité fonctionne en dents de scie, je dois faire beaucoup d’efforts, prospecter toute seule», explique-t-elle. «J’ai compris qu’avec le pouvoir d’achat des Tunisiens, je devais proposer des produits moins onéreux, je revois par exemple le coût de mes matières premières» . Si tous ses efforts ne se traduisent pas immédiatem­ent, Ichraf note une améliorati­on progressiv­e de son activité au fil du temps. Authentiqu­e, celle qui se dit «fidèle à ellemême» s’attaque désormais à l’écriture de contes, une nouvelle expérience artistique.

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oeuvre deIchraf Bou Sabbeh

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