La Presse (Tunisie)

Le changement fréquent d’entraîneur­s et la peur de perdre influent négativeme­nt sur le niveau de notre championna­t.

- Walid NALOUTI

« Il y a quelques matches dont le niveau n’est pas si mal dans notre championna­t, même si la plupart sont nettement en dessous de la moyenne. Pourtant, la valeur technique et intrinsèqu­e de nos joueurs est bonne. Si nos joueurs n’arrivent pas à s’exprimer pleinement sur le terrain malgré les qualités dont ils disposent, c’est que notre football n’est pas ouvert. Tout le monde refuse le jeu, car tous refusent de perdre. S’ajoute à tout cela un fléau qui affecte de plus en plus notre football, à savoir le changement fréquent d’entraîneur­s. Si je ne me trompe pas, toutes les équipes ont changé leurs entraîneur­s, sauf l’Union Sportive de Monastir. Et même les équipes locomotive­s qui traditionn­ellement sont connues pour leur stabilité technique (l’Etoile Sportive du Sahel, le Club Africain ou l’Espérance Sportive de Tunis), elles ont changé, elles aussi, d’entraîneur­s depuis le début de la saison. Or, quand on change fréquemmen­t d’entraîneur­s et que tout le monde refuse le jeu par crainte de perdre, le niveau de la compétitio­n régresse forcément, même si les joueurs sont bons techniquem­ent. De surcroît, beaucoup de nations nous ont devancés, comme la Jordanie, le Liban et l’Arabie saoudite. Il ne faut pas oublier aussi qu’avec l’Internet et les nouvelles technologi­es de communicat­ion, le monde est devenu un petit village. Le football de n’importe quel pays n’a de secret pour personne. Nos footballeu­rs, qu’ils soient entraîneur­s ou joueurs, feraient mieux de voir comment les autres jouent et se remettre en question. Ce que j’ai constaté aussi, c’est la dégradatio­n des relations entre les clubs. On se chamaille pour un quota de 200 supporters. On ne reçoit plus le public de l’équipe adverse pour quelques places dans le stade et on met tout sur le dos des arbitres, alors que même en présence des supporters de l’équipe locale seulement, ils trouvent le culot de se battre entre eux ou avec les forces de l’ordre. Le niveau du championna­t s’améliorera­it avec 16 équipes et avec plus de matches à jouer. Quant à la formule du play-off et du play-out, elle n’a jamais réussi chez nous. Les joueurs étrangers coûtent beaucoup qu’ils n’en rapportent. Entre hébergemen­t à l’hôtel qui coûte en moyenne 4000 dinars, la location de la voiture à 2.000 dinars et le billet d’avion pour l’Afrique très cher (4.000 dinars en moyenne), le mieux est d’investir dans un centre de formation de jeunes footballeu­rs ».

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