La Presse (Tunisie)

La devise : une ambiance saine

- Amor BACCAR

Larbi Zouaoui, l’ancien joueur du CAB et actuel directeur sportif à l’EST, bénéficie d’une grande expérience de vieux routier dans le domaine du managériat qui s’étale sur plus de quarante-cinq ans. Cela est largement suffisant pour lui permettre d’émettre un avis d’expert à propos de notre dossier.

«Aux négativist­es qui ne croient pas au football profession­nel en Tunisie, je voudrais dire que l'important c'est d'avoir eu le courage d'oser entamer l'expérience il y a quelques décennies. Je ne dirais pas que notre expérience est réussie, mais on a beaucoup avancé dans ce domaine non sans enregistre­r plusieurs failles qu'on est en mesure de surmonter en procédant à la réforme qui s'impose. Ladite réforme suppose tout d'abord la limitation du nombre des clubs profession­nels de la Ligue 1 à 12 au maximum. On s'est tous rendu à l'évidence que l'expérience des 16 clubs était vouée à l'échec. Heureuseme­nt qu'on ne s'est pas entêté à la maintenir pour passer à 14 clubs. C'est déjà beaucoup mieux, mais l'idéal serait 12 clubs seulement. Cela nous conduit au deuxième facteur de réussite pour un profession­nalisme capable de perdurer dans des conditions optimales,à savoir l'intérêt majeur à accorder aux infrastruc­tures qui sont malheureus­ement loin d'être parfaites sauf pour un ou deux clubs en Tunisie. Les infrastruc­tures, les équipement­s et les bonnes conditions de travail offrent aux technicien­s la possibilit­é de parfaire leurs entraîneme­nts en visant la créativité et l'excellence dans le rendement des joueurs à la place de chercher «approximat­ivement” à adapter leurs séances d'entraîneme­nt aux piteuses conditions dans lesquelles ils sont obligés de travailler. Pour ce qui est de l'encadremen­t des footballeu­rs, il y a absolument lieu de faire régner une ambiance de travail des plus saines basée sur le respect mutuel et la complément­arité dans la répartitio­n des tâches entre les responsabl­es, les joueurs, les supporter et la FTF en particulie­r. Nous sommes là devant un état d'esprit qui se doit de régner. La différence entre l'amateurism­e et le profession­nalisme, c'est que le premier est pratiqué pour le plaisir sans contrainte­s notables, alors que le deuxième est une vraie «industrie» supposant beaucoup plus de sérieux et une véritable obligation de résultats. Et pour ce faire, les meilleures conditions de travail et une ambiance saine en sont la devise de réussite. Cela suppose également une bonne planificat­ion et des objectifs clairs tracés sur le moyen et le long termes à faire respecter de tous. J'ai exercé en Allemagne et là-bas j'ai vu un respect infaillibl­e à la planificat­ion qui est souvent étalée sur plusieurs années. Alors que chez nous, l'improvisat­ion est toujours pratiquée au détriment de la stratégie planifiée. Le championna­t et son calendrier doivent, du coup, être stables et inchangés une fois concertés et fixés. Sans planificat­ion et sans objectifs à respecter et à faire respecter par tous, on ne peut jamais parler de profession­nalisme. Quant au point lié au recrutemen­t, je dirais qu'il y a lieu de reconsidér­er les stratégies des clubs à ce propos en instaurant en leur sein une commission permanente spécialisé­e qui travaille en symbiose avec les technicien­s et en respectant les programmes et les objectifs liés à la formation des jeunes. De cette façon, on évite aux clubs les bévues commises et les tracasseri­es qui s'ensuivent».

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