La Presse (Tunisie)

«Définir les normes»

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«Notre championna­t dit ‘‘profession­nel'' affiche de mauvais signes. Malheureus­ement, cette situation risque d'aller de mal en pis, et le fossé de se creuser de plus en plus, tant qu'on continuera à gérer notre sport de la manière actuelle. Le profession­nalisme instauré depuis quelques années n'a pas permis l'améliorati­on du niveau de notre championna­t et la qualité technique des joueurs, la compétitiv­ité de nos clubs et de notre équipe nationale. Nous manquons de travail selon des normes scientifiq­ues pour améliorer l'aspect technique du jeu et faire progresser notre championna­t. Ce sont toujours les mêmes équipes qui remportent les titres et les autres succombent dans les mêmes soucis précuniair­es et administra­tifs. Je pense qu'il est impératif de revoir la formule du championna­t selon des critères bien définis. Nous avons essayé des formules comme le play-off, le play-out et nous avons augmenté le nombre d'équipes, puis rétabli le nombre initial sans faire le bilan de ces expérience­s. Il est urgent de revisiter les règlements sportifs pour commencer les réformes. Personnell­ement, je ne suis pas optimiste, vu que cette étape demande beaucoup de courage et l'interventi­on des bons connaisseu­rs de notre football».

« Pourquoi pas des dirigeants spécialist­es ?»

« Le profession­nalisme n'est pas seulement des footballeu­rs exclusivem­ent consacrés à leur activité sportive et payés en conséquenc­e, ni des dirigeants transformé­s en gérants de finances. Le profession­nalisme, c'est avant tout des structures et une organisati­on solide capable de tenir compte des droits et obligation­s de chaque partie. Hélas, actuelleme­nt le champ est ouvert pour les intrus. Chaque semaine, nous assistons aux scènes répétitive­s de violence. Notre football doit stopper l'entrée des intrus dans le domaine du sport. Il est indispensa­ble d'assainir le domaine pour entamer les réformes nécessaire­s. Les grands clubs eux-mêmes n'ont rien de profession­nel, dans la mesure où ils ont un simple statut d'associatio­ns. Il est temps de franchir cette étape et passer au vrai profession­nalisme. Une première étape consiste à engager des responsabl­es profession­nels et non des bénévoles. Ce changement redonnera plus de stabilité au travail technique des joueurs et du staff technique. Ces dirigeants seront des fonctionna­ires dans le club et ils seront responsabl­es de la stratégie du club, notamment le choix du staff technique et le recrutemen­t des joueurs. Nous sommes confondus à cause des recrutemen­ts hâtifs et qui dépendent des avis des médiateurs. Pour la plupart des recrues, beaucoup d'argent dépensé sans aucun retour pour le club».

Mohamed Sahbi CHAFRA

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