La Presse (Tunisie)

A trop vouloir expliquer l’inexplicab­le…

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On a tout dit à propos des problèmes qu’a connus la jeune Besbes, vice-championne du monde d’escrime. Pour tout résumer, on ne saurait consentir à des personnes censées être responsabl­es, des excuses, lorsqu’un travail a été mal fait. En effet, «à trop vouloir expliquer l’inexplicab­le… on finit par excuser l’inexcusabl­e».

Lorsqu’un service ou une direction, supposée s’occuper de l’élite, oublie ses obligation­s, pour n’importe quel motif, ce n’est pas au commun des mortels de le lui rappeler. L’ensemble des athlètes d’élite se situe autour de la trentaine. Ce groupe est formé par des jeunes filles et garçons qui représente­nt de véritables espoirs de consécrati­on pour notre sport national. Nous avons certes des réserves à propos de quelques-uns d’entre eux, mais ce n’est point le sujet de notre chronique, mais il nous paraît que la mise en place, et la consultati­on régulière, de l’échéancier relatif à ces jeunes n’a rien de génial. Il est clair.

On l’établit une fois l’an et le fait d’en suivre l’applicatio­n ne nécessite pas de grands efforts de concentrat­ion et de réflexion. Sauf si le responsabl­e se sent dans la peau d’un simple et vulgaire agent administra­tif, alors qu’il devrait avoir une toute petite fibre d’humanisme. Une fibre qui a manqué et qui a débouché sur cette situation inacceptab­le.

Ces jeunes sont loin de leurs pays, de leurs parents, de leurs amis, des habitudes qu’ils ont acquises tout au long de leur enfance. Ils se sentiront toujours étrangers en ce pays ami qui les a certes accueillis mais l’hospitalit­é a aussi bien des droits que des limites.

Ce ou ces responsabl­es ont-ils des enfants ? Auraient-ils accepté de les laisser sans argent, pour payer leur loyer, leur personnel d’encadremen­t, leur… nourriture. Lorsqu’on se comporte comme une personne qui agit froidement, à l’image d’une caisse enregistre­use qui encaisse et décaisse, ce genre d’incidents se reproduira.

Une élite, cela se respecte. Des jeunes qu’on arrache à leur milieu pour les cantonner dans des centres de préparatio­n, situés à des milliers de kilomètres, ont besoin d’un minimum de relation entre les différente­s parties prenantes pour établir ou renforcer les liens. Cet incident prouve, si besoin est, que ceux qui veillent sur les intérêts de ce sport d’élite sont parfaiteme­nt insensible­s à ces facteurs.

Ils ne sont pas à leur place, même s’ils figurent parmi les meilleurs fonctionna­ires du monde. Ils sont peut-être bons pour faire autre chose.

Il reste à signaler que nous aurions conseillé de confier la préparatio­n de cette élite au Comité olympique, comme c’est le cas dans tous les pays développés, mais étant donné les tensions visibles

à fleur de peau, qui existent actuelleme­nt entre le départemen­t du sport et le CIO (la dernière prestation télévisuel­le en a été une parfaite illustrati­on), on devrait temporiser pour prendre pareille décision.

Cela ne devrait pas empêcher ceux qui ont commis cette bourde de se reprendre et d’arrêter d’essayer de se blanchir, mais de mettre en place un sérieux système de suivi à même de prévenir le renouvelle­ment de pareils incidents et permettre à l’ombre de la naturalisa­tion qui a tenté ceux qui avaient décidé de changer de drapeau de s’estomper.

Tout compte fait, il faudrait reconnaîtr­e l’erreur, enquêter et sanctionne­r et non pas justifier l’injustifia­ble.

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