L’amélioration de la créativité exige une remise en question permanente
Pour améliorer régulièrement l’existant, de toutes nos actions dans la vie, nous avons besoin d’une démarche aussi simple que bien réfléchie, mais surtout durable et incessamment remise en cause. Ainsi, la mise en place des actions, notamment professionnelles, aura besoin, d’abord, d’un peu de temps pour réfléchir sur ce qu’on doit faire, en partant au mieux de nos acquis. Nous devons, ensuite, créer les prototypes correspondants à nos idées, mettre en application les premiers projets, même imparfaits, et laisser un peu de temps au temps pour mesurer l’efficacité et améliorer les modèles. Si les premiers signes du marché sont favorables, nous devons adapter les produits aux besoins des consommateurs et produire à une échelle, un peu plus grande, sans être exhaustive, pour mesurer au plus juste du niveau des investissements et regarder, encore, si la consommation est durable. Au cas où la demande s’intensifierait, on devrait y répondre et mettre en même temps des systèmes d’évaluation des acquis et des mises en cause pour améliorer encore l’efficacité des produits et mesurer les conséquences de façon méthodique. La pérennité des entreprises et la réussite durable des produits ou des services sont évaluées à la fois par l’évolution de la demande, la satisfaction des consommateurs et les répercussions non préjudiciables à l’environnement. Dans ce contexte, l’évaluation régulière des données, l’écoute des clients et l’interrogation continue des consommateurs constituent des démarches incontournables pour connaître les insuffisances, améliorer l’efficacité des produits ou des services et optimiser durablement l’offre. Cette démarche constructive est retenue par les pays les mieux réussis. Elle est dite « Lean management » au Japon, « design thinking » aux USA, amélioration continue en France, etc. Elle est appliquée, aussi, par beaucoup d’entrepreneurs et de personnes chez nous. Elle est connue à travers le proverbe tunisien qui dit que « l’endurance a la force de creuser le marbre – Eddwem younkeb errkham». Dans le cadre de cet article, nous avons l’ambition de développer davantage cette démarche pour tirer les leçons des expériences réussies et aider notre pays à sortir du marasme qui le bloque depuis plusieurs années. Les trois expressions citées dans le paragraphe qui précède aboutissent, à peu près, au même résultat. Mais, aux USA puis au Japon, les formules seraient enseignées dans les universités depuis le siècle dernier pour initier le plus grand nombre des étudiants à la méthodologie de gestion des affaires en prenant en exemple l’organisation du travail dans les usines de fabrication de voitures. Aujourd’hui, le procédé est généralisé dans tous les pays et touche tous les secteurs et toutes les activités, même les plus petites, car le raisonnement aboutit au même résultat : développer les initiatives, maximiser la maîtrise de l’activité, augmenter l’offre, améliorer les résultats, préserver l’environnement et garantir la pérennité des affaires. Le Lean management, bien connu au Japon et ailleurs, organise les actions d’entreprendre suivant un déroulement logique et naturel des choses. Dans ce cadre, on commence par la recherche de l’idée à exploiter. Dans ce contexte, soit que nous avons déjà notre propre idée et ainsi on doit la creuser davantage, soit nous sommes à la recherche d’une nouvelle idée auquel cas nous devons nous documenter. Une fois trouvée, on essaye de fixer les supports pour l’alimenter en s’informant davantage à son sujet, visiter les foires, voyager, etc. Puis, retrouver les matières pour fabriquer le produit. Une fois le produit conçu, il faut regarder comment l’améliorer, y mettre sa touche propre, tester, mesurer l’efficacité, etc. Une fois le produit mis au point, il faut faire sa petite étude pour mesurer l’adhésion du consommateur. Si cette étape est concluante, sans forcément qu’elle soit parfaite, il convient de chercher les débouchés pour vendre en petite quantité. Si le marché est favorable, le développement de l’offre devient une formule à la fois facile et naturelle. Mais le plus important dans cette démarche serait de mesurer l’efficacité commerciale à travers l’écoute du client et les constats de performance sur le terrain pour se rendre capable, après, d’améliorer constamment le produit ou le service. A partir de là, des améliorations successives s’installent et seraient en mesure de produire en plus grande quantité, de réduire les coûts, d’améliorer la fiabilité du produit, de développer sa durabilité, réduire l’impact sur l’environnement, etc. Cette démarche est d’autant plus nécessaire que les gouvernements exigent, aujourd’hui, des produits durables (et non jetables au premier usage). Car, on tient à réduire l’obsolescence programmée des produits préjudiciables à l’environnement et augmenter «l’indice de durée de vie» des biens moyennant pour objectif le recul des rejets dans la nature, l’amélioration du pouvoir d’achat des consommateurs et la préservation de leur santé. Le design thinking (manière de penser constamment au processus de fabrication afin d’améliorer le produit ou le service), sur le mode américain, est axé sur l’analyse historique régulière du produit et la manière d’améliorer son design et maximiser son efficacité. C’est un peu le retour sur expérience à la française où toutes les données sont contrôlées, vérifiées et analysées de façon durable et périodiques (suivant le niveau des contrôleurs) pour éviter les erreurs, augmenter la satisfaction du consommateur et inscrire le produit dans une amélioration croissante pour garantir le succès commercial durable de l’enseigne. Cela n’est pas loin des pratiques de beaucoup de personnes à l’étude chez nous engagées dans l’effort continu pour réussir leurs études brillamment ou des entrepreneurs persévérants qui axent leur attention sur le produit à fabriquer. A partir de là, ils se trouvent capables d’améliorer le design, l’efficience et l’esthétique des biens. Ensuite, il a été possible de réduire les coûts, puis augmenter la performance afin de se maintenir dans la concurrence. Cela n’a pas manqué de relever leur compétence, gagner en confiance et trouver des avantages comparatifs suffisamment rémunérateurs pour développer l’exportation puis l’apport en devises étrangères. Toutes les formules que nous venons de citer en exemple sont simples et indispensables pour nos compatriotes qui peinent, dans cette étape difficile, à retrouver l’équilibre. Dans un contexte où le recul des performances économiques est inquiétant, nous avons besoin de nous mettre en cause davantage, de s’autocritiquer, de penser à ce que nous sommes capables de faire au mieux, d’adhérer au processus d’amélioration continu de nos métiers, etc. Car, nous avons besoin d’inverser la vapeur de l’effort, jusqu’ici globalement insuffisant, pour remettre notre pays sur la voie de la croissance continue. Et soyons confiants, nous avons tous les atouts pour y parvenir.