Un traitement efficace contre le paludisme
Administrée pendant seulement trois jours, la combinaison d’un antibiotique et d’un antipaludé en promet 100% de guérison. Reste à étendre les essais.
Bonne nouvelle sur le front du paludisme, encore responsable de près de 500.000 décès par an : dans une étude publiée dans la revue Clinical Infectious Diseases, une équipe internationale de médecins vient de dévoiler un nouveau traitement expérimental qui, administré pendant seulement trois jours, promet 100% de guérison. Ce traitement combine un antibiotique, la fosmidomycine (un dérivé de la fosfomycine) et un antipaludéen, la pipéraquine (proche de la chloroquine). Si cette approche est originale, c’est qu’elle permet d’agir selon deux mécanismes indépendants l’un de l’autre. Alors que la pipéraquine attaque le parasite au niveau du globule rouge, la fosmidomycine bloque une voie métabolique qui intervient dans la production d’isoprénoïdes, une vaste famille de substances naturelles présentes chez tous les organismes vivants et qui sont nécessaires à la reproduction du parasite. Avec deux cibles différentes, les scientifiques se mettent a priori à l’abri de l’apparition rapide d’une double résistance.
L’essai a inclus 83 personnes, âgées de 1 à 30 ans
Les chercheurs sont emmenés par le Pr Peter Kremsner, de l’institut de Médecine tropicale de Tübingen (Allemagne), qui collabore de longue date avec des hôpi- taux et des centres de recherche gabonais. Ils ont déjà réalisé avec succès les essais préliminaires, dits de phase 2, ayant pour but de tester l’efficacité, la tolérance et la sécurité de cette nouvelle combinaison. L’essai a inclus 83 personnes, âgées de 1 à 30 ans, toutes infectées par le Plasmodium falciparum, l’espèce la plus répandue du parasite, responsable de la forme la plus sévère de la maladie. Le traitement a été administré pendant trois jours et les résultats, avec un suivi de deux mois, rapportent bien 83 guérisons, évaluées par la disparition totale du parasite de la circulation sanguine. Le tout sans effets secondaires majeurs.