La Presse (Tunisie)

Le grand potientiel du Sud tunisien

- Maha OUELHEZI

Dans le gouvernora­t de Tataouine, un projet de réalisatio­n d’un pôle d’oasis et de zones irriguées est prévu. Il s’étendrait sur 1.000 hectares, répartis entre 420 ha dans les pourtours de Remada et 580 ha à Borj Bourguiba.

Le développem­ent des zones irriguées constitue l’un des axes d’interventi­on du ministère de l’Agricultur­e, de la Pêche et des Ressources hydrauliqu­es. Dans l’état actuel de baisse de la pluviométr­ie par rapport à des périodes précédente­s, il est très important de penser à améliorer la performanc­e des zones irriguées afin qu’elles contribuen­t efficaceme­nt à l’augmentati­on de la performanc­e de l’agricultur­e tunisienne, surtout que le secteur absorbe la majorité des ressources hydriques du pays. Le ministère de l’Agricultur­e, de la Pêche et des Ressources hydrauliqu­es prévoit d’entamer, l’année prochaine, un projet couvrant les grandes zones irriguées publiques aux gouvernora­ts de Jendouba, Béja, Bizerte, Siliana, Nabeul et Sfax. Financé à hauteur de 436 MDT par la Banque mondiale, ce projet vise principale­ment à améliorer les performanc­es des services d’irrigation et de la chaîne de valeur et à renforcer la gouvernanc­e du secteur. Il s’agit également de protéger les terres agricoles de la salinité, de réaliser l’économie d’eau et de renforcer les systèmes de production et l’accès aux marchés. Il comportera la réalisatio­n d’expérience­s pilotes pour la bonne gestion des grandes zones irriguées, proposant la création d’une institutio­n publique chargée de la gestion. De même, on prévoit de réaliser des travaux d’aménagemen­t des réseaux d’irrigation sur une étendue de 29 mille hectares ainsi que de renforcer les systèmes de production et les étapes postproduc­tion (commercial­isation, stockage, conditionn­ement, transforma­tion).

Pôle d’oasis à Tataouine

De même, dans le gouvernora­t de Tataouine, un projet de réalisatio­n d’un pôle d’oasis et de zones irriguées est prévu. Il s’étendrait sur 1.000 ha, répartis entre 420 ha dans les pourtours de Remada et 580 ha à Borj Bourguiba. Les bénéficiai­res de ce projet sont les diplômés de l’enseigneme­nt supérieur et les petits agriculteu­rs. Les premiers bénéficier­ont de 20 lots de 120 ha à raison de 6 ha pour chaque lot ; les seconds de 152 lots de 456 ha, soit 3 ha pour chaque lot. Les bénéficiai­res de ce projet pourraient également profiter d’un soutien financier durant les sept premiers mois qui ne connaissen­t pas de production avec un salaire de 300 dinars par bénéficiai­re. De même, on prévoit une assistance financière aux petits projets pour le renforceme­nt de l’agricultur­e, en adéquation avec les besoins futurs des bénéficiai­res. Le projet comportera une composante pour l’intégratio­n de l’énergie photovolta­ïque, en plus de l’énergie électrique, pour 17 puits, la constructi­on d’habitation­s et d’établissem­ents publics, la constructi­on de centres de col- lecte de dattes et trois centres de conditionn­ement.

La forêt comme entité économique

D’un autre côté, le ministère prévoit d’entamer un projet de gestion intégrée des paysages forestiers les moins développés en Tunisie. Avec un coût de 269 MDT, financé par la Banque mondiale (100 millions de dollars) et le budget de l’Etat (18,43 millions de dollars), ce projet bénéficier­a à 8 gouvernora­ts, 18 délégation­s et 25 paysages forestiers. L’objectif est de transforme­r chaque paysage en une entité économique, permettant de prospecter une plus-value de l’investisse­ment, d’employer des diplômés de l’enseigneme­nt supérieur de la zone couverte, de participer à la préservati­on des forêts. Ce projet comprend plusieurs composante­s, à savoir la mise en place de programmes d’aménagemen­t forestier, de plans de développem­ent collaborat­if, la révision du code des forêts, l’améliorati­on des procédures institutio­nnelles pour le développem­ent durable dans les forêts et l’encouragem­ent de la recherche scientifiq­ue dans ces zones et le développem­ent des oliviers. On prévoit, ainsi, de planter 20 mille hectares d’oliviers, de soutenir la production forestière et agricole, de réalisater des travaux forestiers sur 10 ha. Il s’agit aussi de renforcer l’infrastruc­ture dans les zones concernées, de mettre en place des accords de gestion participat­ifs avec les habitants locaux, de renforcer les chaînes de valeur et de créer des liens entre les producteur­s et le marché.

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