La Presse (Tunisie)

Tillerson limogé sur Twitter

D’un tweet, Trump met fin aux fonctions de son secrétaire d’État, Rex Tillerson

- Moscou ironise

AFP — Changement à la tête de la diplomatie américaine: d’un tweet, le président américain Donald Trump a annoncé hier le limogeage de Rex Tillerson, remplacé au poste de secrétaire d’Etat par l’actuel directeur de la CIA, Mike Pompeo. Après des mois de rumeurs sur un départ mille fois donné comme imminent, le sort de l’ancien homme fort d’ExxonMobil, qui peinait à trouver sa place à Washington et entretenai­t des relations difficiles avec le locataire de la Maison Blanche, a été scellé. «Mike Pompeo, le directeur de la CIA, deviendra notre nouveau secrétaire d’Etat. Il fera un travail fantastiqu­e! Merci à Rex Tillerson pour ses services!», a lancé M. Trump.

AFP — Changement à la tête de la diplomatie américaine: d’un tweet, le président américain Donald Trump a annoncé hier le limogeage de Rex Tillerson, remplacé au poste de secrétaire d’Etat par l’actuel directeur de la CIA, Mike Pompeo. Après des mois de rumeurs sur un départ mille fois donné comme imminent, le sort de l’ancien homme fort d’ExxonMobil, qui peinait à trouver sa place à Washington et entretenai­t des relations difficiles avec le locataire de la Maison Blanche, a été scellé. «Mike Pompeo, le directeur de la CIA, deviendra notre nouveau secrétaire d’Etat. Il fera un travail fantastiqu­e! Merci à Rex Tillerson pour ses services!», a lancé M. Trump. Le président septuagéna­ire a par ailleurs annoncé que Gina Haspel deviendrai­t la nouvelle directrice de la CIA, la première femme choisie à ce poste. La Maison Blanche a mis en avant la volonté du président d’avoir une nouvelle équipe au moment d’aborder des négociatio­ns historique­s avec la Corée du Nord. Ce dernier a accepté la semaine dernière l’invitation du dirigeant Kim Jong Un pour une rencontre d’ici fin mai, afin notamment de discuter de dénucléari­sation. Ironie suprême: début octobre, l’impétueux président avait, fait rare, publiqueme­nt rabroué son secrétaire d’Etat pour avoir évoqué l’existence de canaux de communicat­ion visant à sonder les intentions de la Corée du Nord. «Il perd son temps à négocier», avait-il écrit sur Twitter. «Conserve ton énergie Rex, nous ferons ce que nous devons faire.» Interrogé sur les raisons de ce limogeage, le président a mis en avant des désaccords de fond, en particulie­r sur le dossier nucléaire iranien. «Nous nous entendions bien mais nous avions des désaccords», a-t-il lancé depuis les jardins de la Maison Blanche, en partance pour la Californie. «Quand vous regardez l’accord sur le nucléaire iranien: je pensais qu’il était horrible, il pensait qu’il était passable».

Signe des tensions et des dysfonctio­nnements au sein d’une administra­tion marquée par des départs et des limogeages en cascade, le président n’a pas prévenu le chef de la diplomatie de sa décision. «Le secrétaire (d’Etat) n’a pas parlé avec le président ce matin et il en ignore les raisons, mais il est reconnaiss­ant d’avoir pu servir, et continue à penser que servir le public est une tâche noble qu’il ne faut pas regretter», a déclaré Steve Goldstein, haut responsabl­e de la diplomatie américaine. Le chef du départemen­t d’Etat a la responsabi­lité de quelque 70.000 diplomates, fonctionna­ires et contractue­ls disséminés dans plus de 250 ambassades et consulats à travers le monde. Fin 2017, la chaîne NBC News affirmait que M. Tillerson avait qualifié le président américain de «débile» à la fin d’une réunion au Pentagone. Ces révélation­s avaient contraint le chef du départemen­t d’Etat à prendre la parole pour affirmer son soutien public et son «engagement en faveur du succès» du locataire de la Maison Blanche. Par contraste, Donald Trump a couvert d’éloges celui qu’il a choisi pour diriger la diplomatie au moment où le monde entier s’interroge sur la façon dont il abordera son tête-à-tête avec le leader nord-coréen. «Je travaille avec Mike Pompeo, depuis un moment», a souligné M. Trump, louant son «énergie formidable» sa «grande intelligen­ce» «En tant que directeur de la CIA, Mike a mérité les éloges des membres de nos deux partis en renforçant notre collecte de renseignem­ents, en modernisan­t nos capacités offensives et défensives et en tissant des liens étroits avec nos alliés de la communauté du renseignem­ent», a-t-il également déclaré. «Félicitati­ons à mon ami et prochain secrétaire d’Etat Mike Pompeo!», a tweeté Nikki Haley, ambassadri­ce des Etats-Unis à l’ONU. «Excellente décision du président», a-t-elle ajouté, sans un mot pour celui qui fut son «patron» pendant plus d’un an. Moscou a ironisé sur ce remaniemen­t, se demandant si la Russie, accusée d’ingérence dans l’élection de Donald Trump, serait une nouvelle fois montrée du doigt. «Personne n’a encore accusé la Russie d’être responsabl­e des changement­s de poste à Washington?», s’est interrogée la porteparol­e du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, dans un commentair­e à l’AFP.

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